Suite francaise - 3/10

Un film de Saul Dibb (2015 - France, UK, Belgique, Canada) avec Michelle Williams, Matthias Schoenaerts, Kristin Scott Thomas, Ruth Wilson

Série B à deux balles.

L'histoire : Un village français sous l'occupation. Une jeune femme vit dans l'isolement, quasiment cloîtrée par sa belle-mère ; elles attendent le retour du héros, le mari pour l'une, le fils pour l'autre, prisonnier en Allemagne. Et puis les réfugiés arrivent par milliers. Les Allemands aussi, qui réquisitionnent des logements. C'est ainsi qu'un bel officier blond s'installe chez les deux femmes.

Mon avis : Adapté d'un roman de Noémie Némirovski, prix Renaudot à titre posthume en 2004, ça ressemble à un téléfilm et ça ne vous encourage pas à lire les livres primés... Et c'est dommage.

Tout d'abord, l'histoire, d'une extrême banalité. De la jeune Française qui tombe amoureuse d'un bel officier allemand, on en a mangé et remangé, jusqu'à plus soif, et on en a même eues dans nos familles... Et c'est traité ici avec une telle légèreté qu'on ne sent ni passion, ni émotion, on s'en fiche complètement. Je suis pourtant très très romantique, les amours malheureuses, les Roméo et Juliette, j'adore ça ! Mais là... Heureusement que Michelle et Mathias crèvent l'écran de leurs beautés délicates, sinon... pouah, médiocre ; TF1 pourrait faire mieux, à la limite. Tout est normal, lisse, formaté. Même pas de quoi verser une ch'tite larme !

Et ces comédiens anglo-saxons qui jouent des Français dans un village français, ça fait bizarre. Ils ont bien le droit, mais ça fait bizarre. On a bien notre Anglaise préférée, Kristin Scott Thomas, que l'on est habituée à voir dans le paysage français... mais il se trouve que - surprise - elle joue ici comme un pied... Maquillage outrancier et concours de grimaces, le spectacle est assuré.

Franchement, ça ne casse pas quatre pattes à un canard... Pas aimé du tout. Pourquoi trois points ? J'sais pas. Le prestige de l'uniforme peut-être ; allemand ou pas, ça vous pose le bonhomme, quand même ; Matthias est hyper sexy.

Saul Dibb avait réalisé The duchess, qui ne m'avait pas emballée non plus, à part les costumes et le fait que je craque forcément pour tout ce qui est "historique" !

Les critiques sont partagés. Certains se sont laissé émouvoir (ah ouais ? pourtant y a pas plus pleurnichard que moi !), d'autres saluent plus prosaïquement l'hommage rendu à l'écrivaine... et puis le gros de la troupe qui se déchaîne : tiédasse et convenu, figé, poussiéreux, dénué de toute émotion... On est d'accord.

Curieusement les spectateurs semblent plus satisfaits... 242.000 entrées et des commentaires le plus souvent élogieux.