Il y a beaucoup de mots en « nyme » mais je n’ai pas trouvé agiotoponyme et pourtant j’habite un agiotoponyme. Ne riez pas, vous aussi peut-être. Il y en a beaucoup dans ce pays. Les stéphanois habitent un agiotoponyme, les malouins aussi, les briochins pareil et même les clodoaldiens ou les dominicains, les séquanodionysiens, les sanflorains, les germanopratins, les nazairiens, les audomarois, les déodatiens , les bragards… j’allais oublier les arédiens J
Un agiotoponyme* est donc un lieu qui dérive d’un saint ou d'une sainte. Donc tous les lieux qui commencent par saint ou sainte (et qui sont donc pénibles à rentrer dans un GPS) sont des agiotoponymes*.
Il n'y a aucune vertu à habiter un agiotoponyme. L'agionyme n'est pas un sanctuaire et les habitants n'y sont pas plus saints qu'ailleurs. Saint vient de sanctus, participe passé passif du verbe latin sancire qui donne donc saint mais aussi sanction. La liste monotone des saints du conclave que l'on retrouve dans "Habemus Papam".
* Du grec agios – saint – qui donne agiographie, une vie de saint au sens premier ou au sens figuré souvent ironique. Du grec topos – lieu – qui donne topologie et utopie, le lieu de nulle part. Enfin du grec onyma – nom - qui donne anonyme, acronyme, synonyme, homonyme et une palanqué de mots en onyme.
L’ensemble des noms de lieu, les toponymes, s’appelle la toponomastique, un chewing-gum dur à mâcher.