Je suis en retard, je suis en retard. Déjà parce que je n’ai pas publié d’articles depuis longtemps. Il faut dire que j’ai été très très occupée ces derniers temps. Mais surtout parce que j’ai attendu le dernier moment pour lire la lecture commune du mois d’avril. Et c’est in extremis que je poste donc ce billet.
Bref, passons au vif du sujet : Anna Gavalda. J’ai tout lu d’elle. Je l’aimais beaucoup ado avant de grandir et de me rendre compte que ça sonnait un peu creux ces personnages aux cœurs fendus. Très sincèrement, je pars avec un a priori négatif sur cette auteure, je n’y peux rien, c’est comme ça, c’est complètement personnel et subjectif. Et comme si j’aimais me faire du mal, j’ai choisi de mettre son dernier livre parmi les lectures communes. Il s’agit de Des vies en mieux qui retrace trois parcours distincts.
[Les deux derniers récits ont été déjà publiés dans La vie en mieux.] Dans la deuxième partie, on rencontre Mathilde, une jeune fille qui oublie son sac dans un café. Un homme lui rend heureusement la semaine suivante. Encore une rencontre gavaldienne qui va mener notre personnage à reconsidérer sa vie pour en changer. Mais ce récit m’a paru beaucoup plus plaisant : le cadre urbain, une héroïne actuelle moins sujette aux clichés et surtout une partie de cache-cache entre les deux protagonistes qui remet du rythme, de l’intrigue dans ce livre. J’ai trouvé cela bienvenue suite au fiasco de Billie.
Encore une fois, un avis assez négatif. Anna Gavalda passe vraiment à côté de quelque chose et ses lecteurs aussi. Car elle a un vrai talent : dans les centaines de pages qu’elle a publié, on trouve de vrais pépites. Mais il faut qu’elle arrête de nous rabâcher la même rengaine d’une année sur l’autre. J’aimerais tant voir du neuf, et arrêter d’être déçue de façon systématique. Je veux être surprise, et ce qui me met le plus en colère, c’est qu’Anna Gavalda est vraiment capable de nous surprendre mais qu’elle se complaît de plus en plus dans son petit cocon de mots peuplés de personnages tristounets, de sentiments mielleux, de mélancolie sur fond de coucher de soleil. Il y a des façons d’aborder la souffrance, les épreuves, la relation à l’autre, sans passer par un filtre Instagram et une couche de sucre. Décidément, je ne suis pas faite pour aimer Anna Gavalda.
Anna Gavalda, Des vies en mieux, aux éditions J’ai lu, 7€80.