Tadoussac 2008: bilan

Publié le 16 juin 2008 par Epicure

Tadoussac avait invité trois grosses pointures pour son 25e anniveraire: Diane Dufresne, Plume et Daniel Lavoie. Moi, j’y allais surtout pour les "autres", ceuze qui viennent de sortir un album, qui tentent de faire leur place et qui se donnent corps et âme sur scène. À ce titre, l’offre a dépassé la demande.

Vendredi

Nous sommes donc arrivés vendredi en fin de journée. Première constation : fait frette!! Disons que la p’tite laine s’endurait fort bien avec la brise glacée du fjord qui nous traversait le corps. Mais quoi de mieux que Madame Moustache pour faire remonter le mercure. Ces cowboys fringants ont foutu le bordel dans le minuscule Café du Fjord en moins de trois chansons surtout grâce au charisme de la charmante Geneviève Néron et au répertoire festif à l’os à saveur country-hilbilly-bluegrass de cette formation dynamique. Ironiquement, on a choisi de quitter à mi-spectacle car la chaleur devenait insupportable. Vite, on s’ennuie du vent!

Nous sommes demeuré sur les lieux de l’Auberge de jeunesse (Site Belle Gueule) où une autre scène accueillait Bruno Marcil et, en première partie, un lauréat de Petite-Vallée, Philémon . Remarquez qu’on a vu Philémon que 10 minutes, mais mon dieu que ce fut bizarre. L’artiste avait l’air d’un chevreuil au regard jammé dans les phares du pick-up. Le gars a peut-être beaucoup de potentiel sur disque, mais il devra travailler sa présence sur scène car, présentement, le courant ne passe pas.

Toutefois, Bruno Marcil a bien tiré son épingle du jeu avec son folk rappelant un peu Daniel Boucher. Rien de très original, mais les chansons sont solides et le gars a un humour subtil très efficace. Bon petit spectacle.

Socalled , un des artistes très attendus de ce festival, avait la tâche de débuter le party pour la nuit. Disons que son hip-hop yiddish m’a laissé plutôt indifférent. Faut dire que les quelques ratés techniques n’ont pas aidé mais même là, même si le hip-hop se prête bien à la fusion de genres, j’suis pas sûr que la musique traditionnelle juive fait la job. Anyway, à voir les corps sauter en débile, Socalled semble s’être aquitté de sa tâche comme il faut.

Samedi

Faisait un soleil génial, les copains. Pendant qu’Epicure s’occupait de ses relations de presse, j’ai profité du soleil avec les amis pour ne revenir dans les salles qu’à 20h00 pour voir Magnolia accompagnée sur scène par les vieux pros Rick Haworth et Mario Légaré. Le spectacle fut plutôt inégal. La slide guitar de Haworth était magnifique sur plusieurs pièces ainsi qu’un trio de banjo fort bien interprété sur deux autres mais les interventions fréquentes et trop longues de Mélanie (la chanteuse) ont cassé un peu le beat. Mais l’expérience fut somme toute positive.

Puis vint MeLL , MA découverte de ce festival. Cette chanteuse/guitariste s’est présentée sur scène la tête en l’air, la langue bien pendue et le goût de casser la baraque. Son attitude de punkette (une insolence irrésistible) et ses interventions acidulées ont semblé dérouter la foule d’entrée de jeu mais tous sont peu à peu tombés sous le charme de cette bête de scène qui m’a mis dans sa petite poche 10 secondes après la première note. Le style de musique? Euh… l’artiste appelle cela de la "chanson décoifée". Anyway, vous pourrez vous faire votre propre idée car elle sera à Québec le 12 août à l’Agora (avec Karkwa, entre autres). Moi j’y serai, c’est certain.

On a dû malheureusement quitter MeLL en pleine prestation car on voulait attraper K au vol sur une autre scène. Ce jeune chanteur français fait déjà parler de lui avec un style qui me rappelle Raphaël sauf qu’il y a dans les chansons de K un petit côté humoristique qui le rend très attachant sur scène. Moment fort: il a fait monter Catherine Major sur scène pour l’accompagner sur la très belle "La Cendre". En plein dans les cordes de l’intense Catherine. Bref, K a conquis.

Enfin, bien que claqués, on a attendus Moran et son chum guitariste avant de mettre un terme à notre festival. En plus d’avoir la gueule a faire fondre les medames, Moran fait de maudites bonnes tounes. Et il les fait profondes en Jésus-Marie. Je suis définitivement curieux d’entendre son album mais en fin de soirée comme ça (après soleil, marche et concerts à répétition), sa musique m’a achevé.

Ce 25e anniversaire fut donc une autre belle réussite. Même s’il n’a pas le prestige d’un Petite-Vallée ou d’un Granby, Tadoussac fait très bien les choses et on y fait à coup sûr de belles découvertes. En tout cas, 2009 est déjà à mon agenda.

p.s.  Désolé pour la piètre qualité des photos… les spectacles avaient lieu dans des conditions d’éclairage très modestes.