Je copie ici quelques textes classiques, bien connus du public amateur de ce genre de recreation litteraire, mais toujours aussi rejouissants. Je suis evidemment completement preneur de ce genre d'exercice en chinois, si certains lecteurs ont des textes a proposer.
Lettre d'amour
Mademoiselle,
Je m'empresse de vous écrire pour vous déclarer
que vous vous trompez beaucoup si vous croyez
que vous êtes celle pour qui je soupire.
Il est bien vrai que pour vous éprouver,
je vous ai fait mille aveux. Après quoi
vous êtes devenue l'objet de ma raillerie. Ainsi
ne doutez plus de ce que vous dit ici celui
qui n'a eu que de l'aversion pour vous, et
qui aimerait mieux mourir que de
se voir obligé de vous épouser, et de
changer le dessein qu'il a formé de vous
haïr toute sa vie, bien loin de vous
aimer, comme il vous l'a déclaré. Soyez donc
désabusée croyez moi; et si vous êtes encore
constante et persuadée que vous êtes aimée,
vous serez encore plus exposée à la risée
de tout le monde et particulièrement de
celui qui n'a jamais été et ne sera jamais
votre serviteur
Quelques classiques de Musset et Sand, les amants celebres. Paroles (tres) crues...
Quand je mets a vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu'un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d'un coeur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
Reponse :
Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme
celui-ci monte d'un cran...
Je suis très émue de vous dire que j'ai
bien compris l'autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul, et si vous voulez me voir aussi
vous dévoiler sans artifice mon âme
toute nue, venez me faire une visite.
Nous causerons en amis, franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l'affection
la plus profonde comme la plus étroite
en amitié, en un mot le meilleure preuve
que vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j'ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi, en y songeant j'ai l'âme
grosse. Accourez donc vite et venez me la
faire oublier par l'amour où je veux me
mettre.
Prouesse de style : les textes suivants n'ont plus une separation une ligne sur deux mais droite gauche, et on peut donc lire trois textes differents. Chapeau !
Vive à jamais l'empereur des Français
La famille royale est indigne de vivre
Oublions désormais la race des Capets
La race impériale doit seule lui survivre
Soyons donc le soutien de ce Napoléon
Du comte de Chambord chassons l'âme hypocrite
C'est à lui qu'appartient cette punition
La raison du plus fort a son juste mérite.
Aimons et admirons le chancelier Hitler
L'eacute;ternelle Angleterre est indigne de vivre
Maudissons, écrasons le peuple d'outremer
Le nazi sur la terre sera seul à survivre
Soyons donc le soutien du führer allemand
De ces navigateurs la race soit maudite
A eux seuls appartient ce juste châtiment
La palme du vainqueur répond au vrai mérite.
Calvin entièrement j'ai en grande révérence
J'ai en très grand mépris la messe et tous les saints
Et en exécration du Pape et la puissance
De Calvin la leçon reçois en diligence
Et ceux qui le confessent sont heureux à jamais
Tous damnés me paraissent le Pape et ses sujets
Oui Calvin et Luther je veux aimer sans cesse
Brûleront en enfer ceux qui suivent la messe.