Terrorisme islamique au Pakistan

Publié le 29 avril 2016 par Micheltabanou

Prétendre que " terrorisme n'a rien à voir avec l'islam " est tout aussi problématique que de dire " tous les musulmans sont des terroristes ". L'une comme l'autre de ces déclarations ne sont que des généralisations à l'emporte-pièce sur un sujet complexe.

L'un des nombreux groupes se réclamant du califat Islamique, le Jamat-ul-Ahrar, a revendiqué l'explosion à Lahore qui a tué 73 personnes et en a blessé plus de 300, dont la plupart étaient des enfants.

Plus tôt cette année, Mumtaz Qadri - le meurtrier du Gouverneur du Punjab, Salmaan Taseer - a été pendu. Des milliers de gens sont sortis dans la rue pour saluer sa mémoire pour " services rendus à l'islam " en tant qu' " authentique adorateur du Prophète Mohamed ". Ils manifestaient contre la condamnation de quelqu'un qui avait tué au nom de l'islam.
Pendant ce temps, mon enseignant - l'auteur de la question précitée - expliquait les bénéfices du califat islamique.

De l'autre côté, la Première Ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina a réagi en ces termes aux meurtres de blogueurs athées : " Chacun doit tenir sa langue, doit respecter un certain niveau de décence dans ses écrits. Si on écrit quelque chose de provoquant et qu'il se passe quelque chose de mauvais, le gouvernement n'en prendra pas la responsabilité ".
Et elle continue en demandant :
" Si quelqu'un écrit des choses dégoutantes sur la religion, pourquoi devrions nous le tolérer ? ". En fait, la première Ministre d'un pays se dédouane elle même de toute responsabilité envers les citoyens qui aurait des divergences d'opinion avec elle.

Bien que tout ceci arrive dans des pays islamiques, bien des occidentaux qui se veulent politiquement à la gauche du centre ne se rendent pas compte de la gravité du problème de l'islamisme.
Vivant dans des sociétés ouvertes où existe une liberté d'expression absolue, cette section de la gauche ne réalise pas que des sociétés musulmanes closes comme la notre ne tolèrent pas de tels " luxes ".
Par exemple au Pakistan on ne peut pas se déclarer athée et espérer continuer à vivre. On ne peut pas critiquer publiquement le dogme religieux, sauf si on en a assez de la vie.

Avec des slogans insensés comme " le terrorisme n'a pas de religion " ou " ceci n'est pas le véritable islam ", cette partie régressive de la gauche occidentale a sans le vouloir fourni à l'islamisme un terrain où s'épanouir. Loin d'offrir une solution viable, ces slogans font preuve d'une sympathie pleine de culpabilité envers les minorités musulmanes et sont bien loin des réalités du monde musulman.

Toutes ces sectes et sous-sectes ne sont pas violentes pas essence, mais toutes ne peuvent pas non pus être dédouanées de tout lien avec le terrorisme islamiste. Ces groupes vont de la non-violence totale et apolitique à la plus extrême violence accompagnées d'ambitions politiques.
Dire que 'le terrorisme n'a rien à voir avec l'islam' est aussi problématique que de dire que 'tous les musulmans sont des terroristes'. L'une comme l'autre de ces déclarations ne sont que des généralisations à l'emporte-pièce sur un sujet complexe.

Ceci dit, il y a des millions de musulmans qui veulent vivre en paix et selon des normes modernes, et baptiser terroristes l'ensemble des tenants d'une religion ne nous mènera nulle part. La tache véritable à laquelle la gauche occidentale doit employer son énergie, c'est à sortir du déni, à reconnaître l'islamisme comme un problème et ensuite à essayer de le résoudre. Se voiler la face devant cette grave question est une insulte envers tous ceux qui ont souffert de ce danger public et qui continuent à résister à l'oppression des islamistes dans les pays musulmans.

Umer Ali est un journaliste pakistanais qui écrit sur le Pakistan et son histoire. Il souhaite voir advenir un Pakistan tolérant et progressiste. Traduit de l'anglais par marieme helie lucas, avec la permission de l'auteur.