Dans sa Théorie de la ressemblance, Benjamin concevra ce mode de lecture croisé et presque équationnel en recourant au préfixe heraus du verbe lesen. Un préfixe qui serait à l’origine du versant magique qu’a tout acte de lecture. Au sens certes d’extraire, de trier, mais aussi de relier à distance et selon l’anagramme qui se fixe entre lire et lier.
Lire ainsi c’est faire le lien selon le principe du montage. Opérer des connexions à distance. Déceler par voix d’écho ce que Benjamin appelle des « ressemblances non-sensibles ». Plus juste serait de dire : des correspondances ou des résonances virtuelles telles que Baudelaire en eut l’idée.
Siegfried Plümper-Hüttenbrink, De la lecture, Selon Walter Benjamin et Ludwig Wittgenstein, La Main courante, 2006, p.19.