La promesse d'une vie - 7,5/10

Par Aelezig

Un film de Russell Crowe (2015 - Australie, USA, Turquie) avec Russell Crowe, Olga Kurylenko, Yilmaz Erdogan

Romanesque, touchant et instructif.

L'histoire : Australie, juste après la fin de la Première Guerre mondiale. Joshua cultive des terres arides dans un coin isolé d'Australie, qu'il a pu faire fructifier grâce à ses talents de sourcier, et donc à une irrigation parfaite. Mais son épouse Lizzy sombre dans la folie depuis la mort de leurs trois garçons sur le front, là-bas, sur ce lointain territoire, un empire ottoman en déliquescence, désormais surveillé, contrôlé, réduit, par les vainqueurs. Lizzy reproche à son mari de ne pas être allé sur place pour retrouver les corps et les ramener sur leur terre natale. Mais Joshua pense que c'est une mission tout à fait impossible... vu le nombre considérable de victimes massacrées. Lizzy se suicide ; dévasté de douleur, Joshua promet sur sa tombe qu'il va ramener ses garçons à la maison. Il part en Turquie et doit déjouer toutes les interdictions l'empêchant d'aller sur les zones de combat où justement les alliés procèdent méticuleusement à la recherche et l'identification, si possible, des corps. Des opérations complexes, compliquées par des conflits armés violents entre Turcs et Grecs. Mais Joshua dispose de sixième sens si particulier...

Mon avis : Pas mal, Monsieur Crowe, pour une première réalisation. Il me semble que les critiques n'avaient pas été très élogieuses, mais moi j'ai trouvé ça fort bien. Une belle histoire triste, une jolie romance, des paysages grandioses et une toile de fond méconnue : la guerre de 14 chez les Ottomans... qui devenaient - suite à leur défaite - de "simples" Turcs, sur un territoire fortement amputé. Pas banal. J'ai beaucoup apprécié de voir ce côté des choses. 

J'ai été touchée par cet aspet très sentimental et irrationnel que nous livre Russell Crowe. Il aime les histoires de famille, d'amour, et puis il n'est pas rebuté par les phénomènes paranormaux : notre homme est sourcier, et retrouve ses fils grâce à ses dons ; et la jolie Ayshe lit dans le marc de café. Je suis sûre que tout le monde s'est moqué... accroche-toi Russell, moi j'aime ça !

Bon, c'est pas le film du siècle, certes, il plaira surtout aux romantiques, mais franchement rien à dire : scénario, acteurs, réalisation, tout m'a paru nickel. 

Les critiques presse sont partagées. Beaucoup sont sous le charme : des jolis films, un brin académiques, mais plein d'émotion... on aime ! Et puis il y a ceux qui détestent, exactement pour les mêmes raisons : TROP académique, TROP larmoyant (ben non, moi j'ai pas pleuré). Résumé net et précis de La voix du Nord : "Gros mélo de derrière les fagots".

Les spectateurs eux ont le coeur tendre, car ils ont globalement beaucoup apprécié, et notamment l'attention portée sur une région souvent négligée par le cinéma occidental. C'est aussi l'occasion de découvrir un excellent acteur turc, Yilmaz Erdogan.