Alors que la 4 ème saison vient tout juste de débuter ( et quelle reprise croyez-moi ! Je viens de regarder les 2 premiers épisodes qui annoncent du lourd, que dis-je, du très très lourd pour la suite ! ), j'ai décidé, aujourd'hui, de me prêter à un petit jeu : tenter de vous donner l'envie de découvrir, voir même, de revoir, une série que je juge époustouflante, tant par son originalité que par son histoire bien ficelée ou encore ses personnages très captivants. C'est bien simple, si au terme de la première saison vous n'êtes pas accro, alors je ne comprends plus rien...
Orphan Black, est un petit ovni de science-fiction canadien, signé John Fawcett et Graeme Manson, mélangeant les genres et se démarquant dès le départ par son intrigue originale portée de main de maître par la talentueuse Tatiana Maslany. Cette dernière nous livre une performance étonnante et spectaculaire, à plus d'un titre.
Avec brio, elle porte l'intégralité de la série sur ses épaules en y incarnant une multitude de personnages, des clones en l'occurrence, mais surtout en y réalisant l'impossible : leur donner réellement vie à chacun, avec une identité propre. Du jamais vu et je pèse mes mots ! Tatiana Maslany est tellement convaincante dans ses rôles qu'elle réussit à développer une certaine alchimie avec... elle-même ! Incroyable non ? Améliorant son jeu d'épisode en épisode, en y incorporant un langage corporel propre à chaque clone, elle réussit l'exploit de nous faire oublier qu'il n'y a qu'une actrice à l'écran se démenant " dans le vide " face à des marquages et autres points sur les murs.
Lors d'une interview rapportée par le site Allociné, l'actrice avouait avoir été rapidement obsédée par le scénario fascinant de cette série. Elle y expliquait également, recourir à différentes playlists pour donner vie à chaque clone et se servir de la danse afin d'attribuer aux différents personnages, un style de mouvement qui leur soit propre. " Même si c'est une série de science-fiction, tous les personnages sont ancrés dans la réalité et reflètent des comportements humains authentiques. On voulait vraiment qu'ils aient tous de vraies personnalités et ne soient pas des stéréotypes. "
Dans certains épisodes, les clones vont même être amenés à se faire passer les unes pour les autres, ce qui entraînera bon nombre de quiproquos plutôt loufoques.
Cela faisait bien longtemps que j'attendais la venue d'un personnage féminin aussi charismatique et déterminé, capable de faire face aux imprévus avec panache et incarnant l'archétype de la princesse guerrière, luttant sans fléchir pour une cause qu'elle juge juste, rappelant en cela le meilleur de Buffy Contre Les Vampires, la série mythique de Joss Weldon.
Mais revenons un instant sur l'histoire. Sarah est une jeune femme paumée, menant une vie marginale, en perpétuelle recherche du plan sans prise de tête qui pourrait lui procurer un peu d'argent facile. Un jour, elle croise son sosie dans une gare qui se suicide sous ses yeux. Première réaction de Sarah : usurper l'identité de la victime pour changer de vie. Une décision qui va la mener de découvertes en découvertes sur le chemin de ses origines. Aidée de Félix ( Jordan Gavaris), son frère adoptif homosexuel et terriblement attachant, elle entre dans une quête complexe et dangereuse. Devant faire face à différentes organisations " néolutionnistes " visant l'amélioration biologique de l'être humain, Sarah ne sera pas au bout de ses peines. Le groupe " Dyad Institute " regroupe toutes ses organisations et surveille les clones dont il est à l'origine. Autre danger que devra affronter Sarah : les proléthéens. Il s'agit d'une secte protestante qui lutte contre les clones qu'elle juge hérétiques. Ces derniers, instrumentalise une des clones, Helena, en faisant d'elle leur " Main de Dieu ".
Pour ma part, j'ai immédiatement été conquise par cette histoire de clonage humain qui pourrait très bien se dérouler aujourd'hui à proximité de chez nous sans que personne ne se doute de rien. ( Oui, c'est mon côté suspicieuse et favorable à la thèse des complots qui s'exprime là. N'ayez crainte, tout va bien se passer...) Là où la série est particulièrement habile, c'est dans la gestion des intrigues secondaires propres aux différents protagonistes qui vont, elles-mêmes, nourrir l'intrigue principale. Rien n'est jamais laissé au hasard, un peu à la manière de la trilogie des Retour Vers Le Futur que j'affectionne tant. Chaque épisode est nécessaire, apportant, à chaque fois son lot de rebondissements. On découvre des indices au fur et à mesure, et toujours avec surprise.
Autre facteur déterminant et pas des moindres : la représentation LGBT. Je tiens à rappeler que nous nous trouvons dans une série dramatique SF, ce qui sous-entend, une série répondant à une trame dite classique et pourtant, personne n'est oublié. Gay, lesbienne, bi et trans, chacun trouve sa place sans sombrer pour autant dans la caricature. Concernant Fé, le frère adoptif de Sarah, il est vrai qu'au début, les scénaristes y étaient allés fort sur le côté gay, branché et super maniéré. Mais plus les saisons défilent et plus ce personnage se complexifie tout en apportant énormément de fraîcheur à l'univers plus que sombre de notre héroïne. Le duo qu'il forme avec Alison (l'un des clones) est aussi irrésistible qu'improbable. Un pur régal !
C'est l'un de mes personnages préférés je ne vous le cache pas. Son côté à la Bree Van Der Kamp ( Desperate Housewives) est juste jubilatoire. Elle vit en banlieue avec son époux Donnie ( Kristian Bruun) et ses deux enfants adoptifs. Elle refuse sa condition de clone et cherche par tous les moyens à se donner l'illusion d'être la femme parfaite. Ses petits problèmes d'alcool donneront lieu à des scènes cocasses qui ajouteront une touche d'humour à l'ensemble plutôt sombre.
: Indéniablement, MON clone préféré ! C'est la scientifique et la geek du groupe. Plus précisément, elle est étudiante en microbiologie et en biologie évolutive du développement. C'est aussi le personnage le plus intéressé du groupe par le clonage et par sa maîtrise. Autre particularité de ma petite Cosima, et bien figurez-vous qu'elle est lesbienne et qu'elle entretient une liaison plus que tumultueuse avec une certaine Delphine.
: D'origine ukrainienne, c'est le clone psychopathe par excellence qui, au fur et à mesure des saisons, nous dévoilera toute sa complexité et sa détresse.
: Celle par qui tout a commencé... Oui, c'est elle le fameux sosie qui se suicide sous les yeux de Sarah lors du tout premier épisode. Flic, Beth menait en apparence une vie attrayante : joli appartement, fiancé charmant et travail passionnant. Mais la réalité se dévoilera bien moins chatoyante. Il faudra néanmoins attendre la 4 ème saison pour que ce personnage repasse au premier plan.
Arthur dit " Art " : C'est l'ex-coéquipier de Beth. Il est interprété par Kevin Hanchard. Flic intègre, il épaulera Sarah dans sa quête.
Orphan Black choisit de nous donner une vision effrayante d'un futur pas si lointain, en dénonçant les dérives de la manipulation génétique et du concept de droit de propriété. Une série à découvrir et à consommer sans modération.
- Le co-créateur d'Orphan Black, Graeme Manson, a déclaré vouloir tourner 8 saisons et 1 film.
- Pour l'anecdote, sachez que lors des auditions, Tatiana Maslany se serait présentée en rollers, gage de sa décontraction.
- Diffusée par BBC America et CTV aux USA, Orphan Black n'est apparue chez nous que sur d'obscures chaînes telles que Numéro 23 pour ne pas la nommer, où elle détiendra le plus mauvais score d'audience en prime time pour une chaîne de la TNT avec ses o% de part de marché. La raison ? Une communication plus que navrante.