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"C'est un chiffre extrêmement important pour les Français, a déclaré Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement au micro de nos confrères de RTL. Il faut qu'on continue à appuyer sur des leviers d'investissements, sur le soutien aux entreprises, sur les mesures d'aides à l'embauche qui fonctionnent extrêmement bien (...) Après la stabilité qu'on avait constaté au dernier semestre de 2015, on amorce une décrue". Si cette baisse significative démontre que les efforts engagés ne sont pas vains, que les politiques menées portent leurs fruits, cette diminution du nombre de chômeurs ne semblent pas convenir à tout le monde: "C'est une très bonne nouvelle, tant mieux (...) Mais ce n'est pas suffisant, notamment si on se compare aux autres (...) Si tout le monde baisse et que nous, on baisse moins vite, malheureusement ça veut dire que notre politique économique n'est pas la bonne, explique Benoist Apparu (LR) sur iTélé. Globalement ce n’est pas au niveau, pas à la hauteur des enjeux". Marc Fesneau, secrétaire général du MoDem reste prudent sur l'annonce des chiffres. Au micro de Sud Radio, "60 000 chômeurs de moins, c'est une bonne nouvelle, mais ce chiffre est-il une tendance ? Attendons de voir dans la durée". "Un sacré motif d'espoir, pour Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Avec les bons chiffres du mois de mars, la reprise de l'emploi est en train de devenir une réalité. Le redressement de notre appareil productif et de nos entreprises que nous menons depuis quatre ans est en train de porter ses fruits".
Une autre versionSi certains rêvent d'embellie, Julien Pérona, Président et co-fondateur d’Addworking, agence d'emploi digitale spécialisée dans le Hors Salariat s'inquiète. Selon lui, en mars 2016, la France a connu une baisse du chômage en catégorie A et 85% de ces emplois ont été créés sur une base d’activité réduite, représentant environ 78 heures de travail dans le mois. Ces données se rattachent essentiellement à des phénomènes conjoncturels, tels le cycle mensuel irrégulier des radiations de Pôle emploi, les formations récentes proposées aux chômeurs, ou encore les stages pour les moins de 25 ans. En conséquence, selon l’entrepreneur, il est à craindre que cette bonne tendance du marché de l’emploi ne soit que provisoire. De plus, les effets à venir de la "surtaxation du CDD" risquent de la contrarier. Aujourd'hui, les entreprises préférent se résigner à augmenter la charge des salariés en place. Une mesure qui pourrait, selon Julien Pérona, contribuer à l’augmentation du phénomène de burn-out, notamment. Ce schéma est-il précaire ? En comparaison d'un emploi durable pour tous en CDI, certainement. Est-ce vraiment raisonnable de croire encore au CDI pour tous ? L'avenir, proche, nous le dira. JB-M