Des nanovecteurs recouverts avec des enzymes qui vont briser l’acide hyaluronique qui protège la tumeur, c’est le développement de cette équipe de l’Université Drexel qui ouvre une nouvelle voie pour éliminer de manière ciblée les cellules cancéreuses dans le corps. Ce n’est pas la première tentative d’utiliser de minuscules capsules ou nanoparticules pour le transport de médicaments de chimiothérapie via la circulation sanguine, à la porte des tumeurs cancéreuses. Mais ces chercheurs ont ici recours à une nouvelle astuce : donner aux nanoparticules un habillage qui leur permet de franchir les barrières biologiques de la tumeur. A découvrir dans les NanoLetters.
Libérer le principe actif au plus près voire au plus profond de la tumeur, c’est accroître les chances de pénétrer et de tuer les cellules cancéreuses et réduire les risques d’effets secondaires. Le défi reste donc de développer un vecteur de livraison suffisamment solide pour pouvoir transporter le médicament dans le flux sanguin tumultueux et de manière » assez souple » pour pouvoir se faufiler à travers la matrice de protection de la tumeur composés de sucres d’acide hyaluronique.
Les chercheurs ont donc équipé la minuscule particule pour le voyage, en particulier d’enzymes capables de briser l’acide hyaluronique, le principal obstacle dans l’espace extracellulaire pour atteindre les cellules cancéreuses, en ajoutant e surcroît une couche supplémentaire de polyéthylène glycol pour protéger ces enzymes durant leur périple dans le flux sanguin. La couche de polyéthylène glycol qui recouvre donc les enzymes hyaluronidase permet également de réduire considérablement l’effet de ralentissement des enzymes de la circulation de la particule dans le sang et protège donc les enzymes (et leur fonction) lorsque la particule se diffuse dans la tumeur.
Une efficacité démultipliée : Testée sur une tumeur solide de cancer du sein agressif, la méthode s’avère 4 fois plus efficace que les meilleures stratégies actuellement utilisées. Les enzymes se montrent capables de dégrader la matrice extracellulaire et d’améliorer la capacité de la nanoparticule à pénétrer les tumeurs solides. Bref un nouveau système nanoparticulaire de délivrance de médicament qui va permettre d’améliorer l’administration d’agents anticancéreux et donc résultats des patients.
Un énorme potentiel donc, en particulier pour le traitement de cancers avancés ou » difficiles à atteindre « .
Source: Nano Letters 8 April, 2016 DOI: 10.1021/acs.nanolett.6b00820 Hyaluronidase Embedded in Nanocarrier PEG Shell for Enhanced Tumor Penetration and Highly Efficient Antitumor Efficacy (Visuel@Drexel University)
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