Marie-Hélène Lafon
Éditions Buchet-Chastel,
2001,145 pages.
Prix Renaudot des Lycéens 2001.
Dans un petit village du Cantal, Laurent, la trentaine, vit encore chez sa mère. Un été, il fait la connaissance de Marlène, qui n’est pas du pays et dont il tombe amoureux.
Il a douze ans de plus qu’elle, ils sont heureux et ensemble, malgré l’intolérance des femmes du village, ils s’installent dans une maison isolée, loin de la rumeur.
« C’était pour elle que j’étais là, en plein après-midi, dans le camion des livres, planté comme un cierge, au lieu de gagner ma vie avec les autres hommes, les
fils, les maris, les gendres, les frères. Le bibliobus n’était pas un endroit pour un homme ; et surtout pas pour un homme en pleine force. Elles savaient que j’étais là pour Marlène, pour cette
fille au casque de
cheveux drus et fauves, et elles lui en voulaient de cette puissance qu’elles n’avaient pas connue. »
Un soir d’avril leur chien se fait heurter par une voiture. La conductrice dépose Marlène jusque chez le vétérinaire. Un homme autoritaire, solide, un silencieux efficace qui va perdre contenance
devant cette fille qu’il voit pour la première fois. « Tout de suite il a été dérangé par elle ; tout de suite il a dû comprendre, ou du moins sentir, qu’elle
était un danger pour lui, pour la vie qu’il s’était fabriquée avec ses mains larges d’homme fort. Elle était très belle, plus belle que quatre ans plus tôt, quand je l’avais trouvée, moi ; plus
belle chaque seconde. » Cet homme marié, père de famille, va tout abandonner pour elle...
Dès les premières lignes, Marie-Hélène Lafon instaure un climat de rupture. Laurent, le narrateur principal, se souvient de cet amour passionné pour Marlène de cet amour perdu, il cherche à
comprendre en revivant, détaillant chaque instant de leur histoire commune. D’autres voix viennent entrecouper son récit, d’autres points de vue, chacun y va de sa confidence apportant son lot de
fatalité. L’intensité des silences, des non-dits qui planent dans ces pages donnent de la profondeur à ce roman et l’on reste captivé par l’émotion, la souffrance et la sensibilité qui s’y
dégagent. Un livre émouvant où les mots sonnent juste.
Merci beaucoup Anne pour ce et à Cathulu de me l'avoir envoyé !
Elles l'ont lu et aimé : « Une belle réussite » pour Val, « Un très beau livre » pour BelleSahi & Gambadou, « Une belle histoire » pour Antigone et «
Un vrai coup de coeur » pour Cathulu