Le jardin est un élément fondamental de la culture orientale, présent dans toutes ses formes artistiques. Depuis toujours, son rôle est de procurer un bien-être récréatif, d’explorer un paradis caché sur terre. L'Institut du Monde Arabe (IMA) retrace l'histoire des Jardins d'Orient de la haute Antiquité à nos jours. [Voyage à travers le temps].
Des jardins suspendus de Babylone, à ceux de l'Alhambra ou encore du Taj Mahal... tous sont autant de noms qui évoquent la promesse d'un lieu apaisant. L'art millénaire du jardin a traversé les siècles et continue d’enchanter le monde et les hommes. Il faut dire qu’en langue perse "jardin" signifie paradis (Pairi-daeza), ça ne s’invente pas. Et c'est ce qu'illustre l'exposition "Jardins d'Orient" installée à l'Institut du Monde Arabe jusqu'au 25 septembre 2016.Promenade dans le tempsTout commence par une promenade, instructive, délicieuse, au sein même de l’institut. Depuis l'Andalousie jusqu'en Inde, en passant par le croissant fertile, les représentations sont nombreuses et riches : photos, peintures, dessins d'architectes, gravures, tapisseries, poteries ou encore vêtements, le lieu inspire, rafraîchit, adoucit sincèrement. Le jardin d'Orient traverse donc les frontières et les siècles, certaines œuvres d'art illustrent les Mille et une Nuits. Celui de Babylone bavardent et s’envisagent avec le tout récent parc al-Azhar du Caire. L’œuvre signée de l'artiste franco-marocain Sliman Ismaili Alaoui, graffiti méchamment remarquable, casse les codes de l'architecture traditionnelle. Un bienfait qui a remporté le prix SAIMA pour la création contemporaine arabe en 2016. Passé ou futur, le temps semble suspendu. Ici l'art du jardin est traité sous tous ses aspects, scientifique et culturel. Entre les arbres fruitiers et les rosiersA l’extérieur sur le parvis, un autre jardin a pris place, réinterprétation contemporaine des codes arabes. L’espace, paisible et éphémère, enraciné entre l'université Pierre et Marie Curie et l'IMA, a été conçu par le paysagiste Michel Péna. L’homme a voulu que l’on se perde entre les 1 500 rosiers, citronniers et autres orangers du lieu. On s’assoit quelques instants envahit par milles senteurs suaves, on se prête à rêver d'un monde meilleur et léger.
Ce grand jardin reprend les thématiques de l'exposition, "mêlant un ordonnancement géométrique, reflétant un ordre moral très rigoureux, et une végétation abondante, sensuelle, parfumée, à l'image de ses orangers ou de ses rosiers". Et pour les amateurs d'illusion d'optique, une anamorphose végétale imaginée par François Abelanet a grandi. En se positionnant selon un point précis, on admire une incroyable rosace végétale, davantage perceptible en photo qu'à l'œil nu, composée de 6600 plantes disposées en forme de polygone. Réussite architecturale s’il en est, au gré des températures, des rayons du soleil, le jardin va se transformer. Début juin, il devrait être à son apogée. Les promeneurs pourront y admirer et sentir les fleurs écloses. FGInformations complètes sur le site de l'événement