Des changements de luminosité d’environ 30 % ont été observés dans les couches de brume de l’atmosphère de Pluton. Les chercheurs de la mission New Horizons attribuent ces variations à des ondes de gravité créées par les reliefs.
« Avant New Horizons, si un illustrateur m’avait proposé une telle vision de Pluton, je lui aurai dit de recommencer son travail » avait déclaré en juillet 2015 le directeur de la mission, Alan Stern, émerveillé comme tous ses collègues par les images collectées par la sonde lors de sa visite historique du système de la planète naine, le 14 juillet. Pour la première fois, rappelons-le, l’humanité découvrait le vrai visage de cet astre qui, bien que lointain et plus petit que la Lune, est toujours géologiquement actif et pourvu d’une atmosphère. « Ma mâchoire touchait presque le sol lorsque j’ai vu cette première image d’une atmosphère d’un corps de la ceinture de Kuiper » s’était alors exclamé le chercheur au SwRI (Southwest Research Institute).
Les vues de l’atmosphère – essentiellement composée d’azote – les plus étonnantes sont celles capturées en contrejour, rétroéclairées par le Soleil. Depuis le sol jusqu’à plus de cent kilomètres d’altitude, des couches de brume s’amoncellent. Vraisemblablement composées d’hydrocarbures, éthylène et acétylène formés dans la haute atmosphère sous l’action du rayonnement ultraviolet, elles se condensent en glace en retombant. Au fur et à mesure que les données sont transmises par la sonde (le téléchargement doit se poursuivre jusqu’à à octobre-novembre 2016), l’équipe scientifique s’emploie à mieux comprendre leurs structures et le comportement de cette atmosphère dynamique.
Animation de six images prises avec le télescope Lorri de New Horizons le 14 juillet 2015, en contre-jour. La luminosité des couches de brume varie d’environ 30 % — Crédit : NASA, JHUAPL, SwRI