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Scène 7 (Cont. 3)

Publié le 26 avril 2016 par Nicolas Esse @nicolasesse

Patrizia : Il est toujours aussi courtois ?
Madame H. : J’ai un autre jardin.
Patrizia : Et le toboggan, c’est pour vos petits-enfants ?
Madame H. : J’aurais bien aimé vous écrire.
Patrizia : Ce n’était pas dans le contrat.
Madame H. : Vous écrire ou vous appeler.
Patrizia : Il fallait en parler à votre avocat.
Madame H. : Et aussi, je suis désolée.
Patrizia : Moi pas.
Madame H. : J’ai reçu tous vos rapports médicaux. J’espérais…
Patrizia : Vous espériez quoi ?
Madame H. : Que les choses allaient s’arranger.
Patrizia : Mais les choses ne s’arrangent pas.
Madame H. : Je suis désolée.
Patrizia : La regarde de haut en bas.
C’est impressionnant.
Madame H. : Même le Docteur Heini n’en revient pas.
Patrizia : Surtout de près.
Madame H. : Ma peau a changé. Elle est plus grasse, plus épaisse. Mes jambes aussi. J’avais souvent les jambes lourdes. Maintenant, je peux marcher toute la journée.
Patrizia : Et faire le raton-laveur.
Madame H. : Je cours dehors. Au soleil. Sous la pluie. Chez moi, il y a un grand parc et des champs tout autour. J’aime bien courir quand il pleut. On a toujours chaud quand on court.
Patrizia : C’est dangereux de courir toute seule sous la pluie.
Madame H. : On n’a besoin de personne pour courir.
Patrizia : Et de personne pour dormir.
Madame H. : Je suis chez moi, maintenant.
Patrizia : Vous êtes seule, vous avez froid, alors vous dormez avec vos amants.
Madame H. : On n’a jamais froid quand on court.
Patrizia : Même la nuit ?
Madame H. : Même la nuit. Chez moi, j’ai dessiné mon jardin. J’ai aménagé mon espace. Chez moi, c’est grand, il y a trois appartements.
Patrizia : Une piscine.
Madame H. : Un toboggan.
Patrizia : Un château gonflable.
Madame H. : Il y a une école à cinq kilomètres.



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