Par où commencer ? Quelle est la première aventure de Bond que j’aie vue ? Il fait tellement partie de ma vie que je ne m’en souviens plus. Je sais juste que c’est mon frère qui m’a mis le pied à l’étrier et que j’ai plongé. Tout se confond. L’histoire de Bond et la mienne car il a toujours été là. Quand j’étais gamin, il avait les traits de Roger Moore. Vous voyez, c’est une relation qui commence à dater entre lui et moi. Et si je dis « la mienne » je pourrais tout aussi bien dire « la nôtre » car combien sommes-nous de par le monde à s’exciter à l’annonce d’un nouvel opus, à glaner des infos à droite à gauche, à se carrer la tronche dans l’écran de l’ordi au moment du trailer, à être à la première séance du premier jour de sortie, à ouvrir des yeux grands et ronds comme les lunettes d’un hibou de dessin animé dès l’apparition du canon face auquel notre héros ne va pas tarder à dégainer, à s’abandonner dans le générique, et à ne plus relâcher notre attention pendant les deux heures qui vont suivre, profitant de chaque scène, chaque cascade, chaque réplique, fantasmant sur les James Bond Girls ou sur le coup de poker dans le casino d’une ville sublime, se gavant des décors, des voitures, des gadgets et des pièges du méchant et de ses sbires ? Hein, combien ? Des millions, votre majesté, ni plus ni moins !
Sean Connery dans James Bond contre Dr No © 1962 Danjaq, LLC and United Artists Corporation. All rights reserved.
L’exposition itinérante, 50 ans de style Bond, fait escale à Paris pour quelques mois et croyez-moi… c’est du lourd ! EON Productions a ouvert en grand les portes de la section archives et propose, en association avec le Barbican Centre, de nous immerger totalement dans cet univers qui nous fascine depuis des décennies. Le pied !!!
Dès le début, quand on se retrouve entre l’Aston Martin DB5 découverte dans Goldfinger et l’Aston Martin DB10 vue dernièrement dans Spectre, tandis que face à nous défilent quelques génériques et que l’intérieur d’un canon nous invite à entrer, le ton est donné. Et si on ne sait pas où on va, on sait où on est !
C’est un véritable parcours, non pas du combattant, mais du conquérant car on ne veut pas en perdre une miette. Comme quand on est gosse et qu’on se dit qu’on va essayer toutes les attractions du parc de jeux où on nous a emmené…
Différentes salles se succèdent durant un voyage ou le présent n’a plus sa place. On est ailleurs, on est loin, dans un autre monde, parallèle, dans nos souvenirs et nos émotions aussi.
Spectre. © 2015 Danjaq, MGM, CPII. SPECTRE and related James Bond Trademarks, TM Danjaq. © 2016 Danjaq and MGM. All Rights Reserved
Je ne vais pas vous détailler toutes les salles, sachez juste que chacune d’entre elles a une spécificité en rapport avec ce qui fait que Bond est Bond, ou avec un moment précis et important de la « série ».
Par exemple, vous pourrez passer d’une pièce entièrement consacrée à l’or (métal récurrent dans les aventures du commander), où vous pourrez admirer aussi bien le chapeau tranchant de OddJob que le corps recouvert de Jill Masterson ou le pistolet atypique de Scaramanga, (même le disque d’or que reçu Shirley Bassey pour Goldfinger est là), à un autre compartiment consacrée celui-là à Moonraker qui, s’il n’est pas aujourd’hui l’épisode le plus apprécié de la franchise, est un film qui a eu énormément de succès à sa sortie et qui a, pour la France, une importance particulière puisqu’il a été, pour des raisons de facilité fiscale (une autre époque donc) tourné en grande partie chez nous, monopolisant les trois studios de cinéma que la banlieue parisienne comptait alors.
Pistolet d’or de Scaramanga - L’homme au pistolet d’or, 1974 © 1974 Danjaq, LLC and United Artsts Corporation. All rights reserved.
Vous pourrez aussi mieux connaître le père de 007, Ian Fleming. Redécouvrir certains, et non des moindres, véhicules de la saga (en grandeur nature ou en modèle réduit), mais aussi des gadgets (la mallette multifonctions de Bons baisers de Russie), des accessoires (le dentier que l’acteur Richard Kiel devait porter pour incarner Jaws), des costumes (le smoking blanc de Octopussy), des storyboard, des décors (la table de jeux de Casino Royal), des photos, des anecdotes, des ennemis mythiques et leurs spécificités, des femmes envoûtantes et parfois dangereuses, des alliées, Q, M, Miss Moneypenny, des extraits de films qui illustrent la thématique présentée, des interviews, et tout ça en étant accompagné par les chansons et les bandes originales (personnellement, ça m’a ravi) des films. Bref, tout ce qu’il faut pour vous donner la certitude en ressortant que vous venez de passer un excellent moment. Ce qui sera d’ailleurs le cas.
Un point négatif cependant : le prix d’entrée !!!
- Mais qui êtes-vous ?
- Bond. James Bond.
James Bond, l’exposition.
50 ans de style Bond.
Du 16 avril au 4 septembre 2016.
Grande Halle de la Villette
75019 Paris.
Du lundi au vendredi 10h30-19h30
Samedi, dimanche et jours fériés 9h30-20h
Tarifs adultes : 21,99 euros.
Tarifs enfants (moins de 12 ans) : 16,99 euros.
Gratuit pour les moins de 4 ans.