Les chercheurs de la Brown décryptent ce mécanisme en équipant leurs participants en laboratoire du sommeil d’un réseau d’électrodes qui permet de suivre, durant le sommeil, leur activité cérébrale. Ils montrent que durant la première nuit passée dans un nouvel endroit, un des hémisphères du cerveau reste en alerte, alors que l’autre plonge dans un sommeil profond.
Le Pr Yuka Sasaki, professeur agrégé de sciences psychologiques et cognitives à la Brown University, a mené, avec son équipe, 3 expériences permettant de mesurer avec précision l’activité du cerveau, chez 35 volontaires, au cours de 2 nuits de sommeil, à une semaine d’intervalle. L’expérience montre que systématiquement, la première nuit, un réseau spécifique de l’hémisphère gauche reste plus actif que dans l’hémisphère droit, en particulier durant la
Cette différence d’activité n’est constatée que durant la phase de sommeil profond, suggérant ce mécanisme d’alerte face à un danger éventuel, plus probable dans un environnement inconnu ou hostile. Dès la seconde nuit, cette différence d’activité s’estompe. C’est la première fois que ce mécanisme d’asymétrie cérébrale associé à "l’effet de première nuit" est rapporté chez l’homme, écrivent les auteurs. Car de nombreux exemples d’asymétrie hémisphérique ont déjà été documentés chez les animaux, pendant le sommeil à ondes lentes.
Source: Current Biology April 2016 DOI: 10.1016/j.cub.2016.02.063 Night Watch in One Brain Hemisphere during Sleep Associated with the First-Night Effect in Humans (Visuel@Michael Cohea / Université Brown)