Jane the Virgin // Saison 2. Episodes 18 et 19. Chapter Forty / Chapter Forty-One.
« Chapter Forty » se concentre sur une histoire assez intéressante : celle de Jane et Xo. La relation entre la mère et la fille reste compliquée par moment et ce que je trouve d’intéressant là dedans c’est le fait que la série revient sur le fait que les deux ne s’entendent pas toujours. Certes, le conflit entre une fille et sa mère n’est pas toujours ce qu’il y a de plus passionnant dans une série comme Jane the Virgin sauf que Jane the Virgin n’est pas une série comme les autres et elle sait donc faire les choses de façon originale et intelligente. Les scénaristes ont su utiliser les problèmes de cette relation comme une grande telenovela, en conservant les codes qui font donc le succès de la série. Ensuite, la série utilise le twist le plus générique qu’il soit pour une telenovela mais qui a dit que Jane the Virgin se devait de renouveler absolument le genre ? Personne. L’introduction de Anezka n’a donc pas du tout de sens et pourtant, comme un bon twist de telenovela, cela fonctionne car Jane the Virgin ne cherche pas forcément à se prendre au sérieux. Là où l’épisode a cependant échoué c’est plutôt du point de vue de sa relation avec Petra. Il n’y a pas vraiment d’émotions créées. Anezka a donc plus de points communs avec sa mère, Madga, que Petra, qui est devenue quelqu’un d’autre au fil des 40 épisodes de Jane the Virgin que l’on a vu désormais.
Bien entendu, c’est possible qu’Anezka devienne un personnage un peu plus intéressant par la suite mais je ne suis pas le premier convaincu. Fort heureusement pour nous, l’histoire d’Anezka ne prend pas tant de place que ça dans cet épisode alors que Jane the Virgin préfère se concentrer sur les relations qu’elle maîtrise et qu’elle connaît. Du coup, en créant des problèmes entre Jane et Xo, la série sait ce qu’elle fait et surtout comment s’y prendre afin de nous toucher et d’apporter toute la tendresse sur un semi remorque. Xo refuse cette semaine de s’occuper de Mateo, ce qui force Jane a accepter l’aide de Michael pour la première fois. Elle confie donc son fils, qu’elle a eu de Rafael, à Michael. Michael est certes le futur mari de Jane dans l’histoire de Jane the Virgin pour le moment, mais il reste le fils de Rafael. C’est un grand pas pour Jane que de confier son fils à Michael. Mais ce dont elle a surtout peur c’est que cela créé des tensions non nécessaires avec Rafael. Surtout quand le premier mot de Mateo , « da-da » fait référence à… Michael. Et cela commence à affecter le travail de Jane à l’école, etc. La façon dont l’histoire de Jane évolue ces derniers temps est intéressantes car d’un côté elle a envie d’être heureuse mais elle se retrouve au milieu d’un triangle complexe dont il est difficile de sortir entre l’enfant qu’elle partage avec Rafael et l’amour qu’elle porte à Michael.
Et encore, je suis sûr qu’elle n’est pas certaine de ses sentiments pour Michael car Rafael est toujours dans les parages mine de rien. La résolution du conflit entre Jane et Xo se fait de façon très logique et surtout de la façon dont on peut l’attendre de la part de Jane the Virgin. Rogelio utilise d’ailleurs leur querelle en guise d’inspiration pour un épisode de The Mysteries of Tiago. Dina Milagro dramatise alors l’histoire de Jane et Xo sur le set que Rogelio a construit pour le mariage de Jane. Mine de rien cet épisode trouve une façon très originale de conclure l’histoire en parvenant à apporter un peu plus de caractère aux personnages et de profondeur à leur relation en parallèle. Le fun de Jane the Virgin provient de la capacité de la série à embrasser ses racines de telenovela jusqu’au bout. Le côté conventionnel que cela peut avoir sur les bords fonctionne très bien et la complexification des relations autour de Jane change un peu de beaucoup de séries du genre qui ne maitrisent pas forcément leurs personnages en profondeur mais uniquement en surface. Jane the Virgin prouve le contraire, qu’elle sait qui est qui et pourquoi ils en sont là dans leur vie actuellement. Mais avec « Chapter Forty-One », la série m’a un poil déçu. Alors qu’après cet épisode il n’en reste que trois avant la fin de la saison, je m’attendais à quelque chose d’aussi coloré que le précédent.
Cet épisode gère donc le type de problèmes que des adultes matures doivent gérer dans le monde : le boulot, l’argent et le budget d’une famille qui s’agrandit, les priorités d’une mère face à son enfant, les accords pour des parents séparés, etc. Il y a des tas de choses très étranges mais qui ne touchent pas toujours au bon endroit le téléspectateur. Certes, Jane the Virgin a toujours tous les gimmicks de la telenovela et elle en fait bon usage, mais la grande majorité de l’épisode est dédiée aux problèmes de Jane face au fait d’être une mère (plus ou moins) seule. Cela devient forcément d’autant plus difficile pour elle dans cet épisode. Jane a du mal à gérer le contrat qu’elle a passé avec Rafael au sujet de Mateo. Les deux décident donc d’avoir des règles strictes de garde avec l’aide d’un médiateur. Cette conversation force Jane à penser à ce qu’elle veut pour Mateo et comment Rafael voit les choses lui-aussi, tout en comparant les deux. Tout au long de l’épisode, elle réalise qu’elle ne peut pas laisser ses voeux personnels entraver le bonheur de son fils. J’aime bien cette évolution tout de même que Jane connaît mais j’ai l’impression que l’épisode ne cherche pas forcément à faire avancer grand chose alors que bien des trucs se ressemblent un peu.
C’est le premier épisode que Joe Lawson écrit pour Jane the Virgin, ce qui doit être l’une des raisons pour lesquelles il n’est peut-être pas suffisamment formé sur les côtés un peu plus funs de la série, cette esbroufe dont Jane the Virgin a le secret et qui fait toute la magie de la série. Certes, il gère bien les drames familiaux, à sa façon, mais le reste manque d’un poil de piquant à mon goût. Je sais qu’au fil des années je vais en attendre toujours plus de la part de Jane the Virgin, notamment dans l’originalité mais ils ne peuvent pas rester faire des trucs que l’on a l’impression d’avoir déjà vu.
Note : 8/10 et 6/10. En bref, malgré une brève déception, l’ensemble reste tendre comme tout.