90% des personnes âgées de 65 ans et plus ne pratiquent aucun exercice de résistanc musculaire. Pourtant, une étude alertait récemment sur la prochaine menace sanitaire, avec le vieillissement de la population : la sarcopénie, cette réduction de la masse et de la vigueur des muscles qui fait partie d’un vieillissement normal mais, qui faute de prévention, peut conduire à un abandon progressif des activités du quotidien, à la perte d’autonomie et à la dépendance. Cette nouvelle étude de la Penn, montre, de manière positive, que les personnes âgées qui » entretiennent leur capital musculaire » au moins 2 fois par semaine réduisent de manière significative leur risque de décès à 10 ans. Curieusement, c’est l’une des premières démonstrations de l’association entre entrainement musculaire et augmentation de l’espérance de vie. A lire dans la revue Preventive Medicine.
De nombreuses études ont déjà montré les bénéfices de l’activité physique sur la qualité de vie et la durée de vie en bonne santé. Citons juste cette étude du jour qui identifie un gène de la dopamine à l’effet propice sur la durée de vie, à condition néanmoins de pratiquer régulièrement l’exercice physique…L’exercice régulier a été associé à de multiples bénéfices pour la santé, dont la la prévention de la plupart des maladies chroniques (cardiovasculaires, diabète et obésité, ostéoporose, lombalgie et cancers). Cependant, cette étude du Penn State College of Medicine et de l’Université de Columbia est la première à démontrer l’association exercice et longévité, sur une période de temps prolongée et chez une population plus âgée.
Ici, il s’agit précisément des avantages de l’entraînement sur la force et la masse musculaires et la fonction physique, une pratique recommandée à raison de 2 séances par semaine par les dernières lignes directrices de l’American Heart Association. Les chercheurs ont examiné les données de la cohorte National Health Interview Survey (NHIS) 1997-2011, soit les données globales de santé, de maladie et d’invalidité de la population des Etats-Unis à partir d’un échantillon représentatif de plus de 30.000 adultes âgés de 65 ans et plus.
· 9% des participants (seulement) ont rapporté pratiquer un entraînement musculaire au moins 2 fois par semaine.
· Ces participants pratiquant cet entraînement musculaire au moins 2 fois par semaine ont finalement présenté, sur une durée de suivi de plus de 10 ans, un risque réduit de 46% de décès par rapport aux autres participants.
· Leur risque de décès cardiaque est également diminué de 41%, de cancers de 19%.
· Ces participants âgés pratiquant ces exercices de résistance apparaissent, en moyenne, un peu plus jeune, plus susceptibles d’être mariés et d’avoir des niveaux plus élevés d’éducation, de poids corporel normal, et, enfin, semblent s’abstenir de tabagisme et d’excès d’alcool.
Cet effet positif des exercices de résistance reste statistiquement significatif, même après prise en compte des variables socio-démographiques. En conclusion, la pratique d’exercices de résistance et de force musculaires est bénéfique au-delà de la fonction physique sur la durée de vie en bonne santé. Reste donc à convaincre les 90% de la population âgée qui ne les pratiquent pas.
Source: Preventive medicine 2016; DOI: 10.1016/j.ypmed.2016.02.038 Is strength training associated with mortality benefits? A 15year cohort study of US older adults
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