Le phénomène n’est pas propre à la Bretagne mais force est de constater que de nombreux centres-villes souffrent de fermetures de commerces à répétition. Beaucoup de communes affectées sont de taille moyenne.
Et pour tenter de venir à bout du problème, les municipalités et associations de commerçants tentent de s’organiser pour maintenir l’attractivité dans les cœurs de ville.
« Il faut rechercher l'originalité.... et se démarquer »
13,4%. Ce chiffre, c'est le pourcentage de commerces vides à Morlaix alors que la moyenne nationale tourne autour de 8,5 % (étude Forcos - 2014). A la mi-avril, la ville comptait 372 commerces (CCI Morlaix). Le prix moyen de la location au m² tourne autour de 12 à 16 euros, selon la municipalité. Un chiffre qui peut grimper davantage selon l'emplacement. Et la mairie a peu de levier sur les commerces. « C'est du domaine du privé. Bien souvent, on découvre l'arrivée d'une nouvelle boutique quand elle ouvre ses portes » concède Annie Piriou, adjointe au tourisme et au rayonnement de la ville. « Les franchises sont peu nombreuses, mais on en a besoin. Il ne faut pas retrouver les mêmes boutiques que celles des centres commerciaux. Il faut rechercher l'originalité.... et se démarquer ».
L'attractivité globale du territoire en cause
Si à St Brieuc, où le nombre de commerces vacants atteint 13,7%, une taxe sur les friches commerciales à été mise en place, à Morlaix, on se pose actuellement la question des magasins éphémères. « C'est une réflexion en cours qui n'est pas encore tranchée ».
Pour Pascal Madry, directeur de la fédération Procos, « la périphérie de Morlaix connaît aussi des signes de fragilisation. Et c'est l'attractivité plus globale du territoire qui est en cause ». Mais il assure que toutes les villes françaises auront à affronter ce problème dans l'avenir. « Elles devront faire face à une suroffre. Et elles vont devoir recomposer leur tissu commercial ».
Des animations pour dynamiser le centre-ville
Du côté de l'association de commerçants Morlaix Nouvelle Vague, on ne chôme pas. La structure qui compte 82 adhérents fait tout son possible pour dynamiser le centre-ville et faire venir les clients.
En décembre dernier, le marché de Noël a été relancé après plusieurs années d'absence. « Il sera renouvelé cette année. Notre souhait est de pérenniser cette animation » assure Cathy Tanguy, présidente de l'association. Et les projets à venir sont nombreux : avec la mise en place d'un jeu pour la Fête des parents courant mai, la fabrication d'un nouveau sac de courses, une campagne de communication sur les places de parking en ville ou encore l'organisation de la grande braderie estivale des 6 et 7 août. Des opérations pour tenter de reconquérir le cœur des consommateurs.
En audio.
Pascal Madry, directeur de Procos, fédération pour l'urbanisme et le développement du commerce spécialisé.