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ART MOCHE (ou MOCHICA)

Publié le 25 avril 2016 par Aelezig

La culture moche (parfois appelée mochica) est une culture précolombienne qui s'est étendue tout au long de la côte nord péruvienne, à peu près entre l'an 100 et 700 après JC. Elle était contemporaine de la culture nazca qui occupait la côte sud péruvienne, se situant chronologiquement entre l'ère Chavin et l'ère Chimu. La brillante culture des Mochicas est contemporaine de celle des Mayas de la Mésoamérique et précède de plus de huit siècles le célèbre empire des Incas.

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Au Ier siècle, différentes cultures se partagent le littoral nord péruvien. La culture moche apparaît comme une unification de ces différentes cultures : tout d'abord, deux foyers distincts semblent émerger presque simultanément : Moche et Sipan. L'éloignement de ces deux centres implique déjà un bon contrôle du territoire et donc une organisation militaire élaborée.

La majorité des conquêtes militaires moches se fait durant les IIIe et IVe siècles. Les frontières s'élargissent et à leur apogée, les Moches contrôlent un territoire essentiellement côtier s'étendant sur plus de 600 kilomètres de long. En plus des centres historiques que sont Moche et Sipán, ils construisent d'importants bastions militaires pour maintenir les frontières : Pampagrande au nord et Panamarca au sud. 

On situe la fin des Moches aux alentours de l'an 700. On suppose que la situation s'est peu à peu dégradée dans le royaume, celui-ci devant faire face à des crues catastrophiques des principaux fleuves à cause du phénomène El Nino, ainsi qu'à des tremblements de terre à répétition durant le VIIe siècle. 

Cette société a manifesté sa puissance et son opulence par l'ampleur de ses temples, la luxuriance de ses palais de briques en terre crue, ornés de fresques murales polychromes, et par la grandeur de ses villes peuplées de tisserands, de céramistes, de métallurgistes et d’autres artisans... Les fouilles ont mis au jour de vastes aires domestiques, des temples, des palais et des mausolées contenant des tombes spectaculaires. 

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Fresque murale

Le centre religieux est la Huaca de la Luna, où les prêtres et le seigneur effectuent toutes sortes de cérémonies. Le principal dieu se nommait Ai-apaec, Créateur mais aussi "décapiteur" (El Degollador en espagnol), que l'on trouve représenté sur de nombreuses céramiques et fresques de temples. Il prend souvent la forme d'une araignée, ou encore d'une créature ailée ou d'un monstre marin. Lorsque le corps est entièrement représenté, on le voit toujours tenant dans une main un couteau, et de l'autre une tête tenue par les cheveux. On pense qu'il s'agit d'allusions à des rituels de sacrifices humains. La réalité de ces sacrifices ne fait pas de doute, de nombreux ossements humains ayant été découverts au sommet de la huaca.

Ils travaillent des alliages de cuivre et d'argent, de cuivre et d'or, ou encore du bronze pour fabriquer des objets de décoration, masques et bijoux mais aussi des outils agricoles et des armes. Ils ont en particulier une technique de dorure du cuivre qui restera plus efficace que les techniques européennes jusqu'à la fin du XVIIIe siècle

Les Mochicas étant une société sans écriture, c'est essentiellement grâce à sa culture visuelle riche et abondante que nous pouvons explorer certains aspects de leur monde symbolique. Les principaux motifs dépeints sont des humains, des animaux et des êtres surnaturels ainsi que des activités de combat cérémoniel, de sacrifice humain, de chasse et de danse. Les différentes activités, y compris les rituels complexes, et les sujets sont élaborés dans un style clair, ce qui les rend facilement identifiables. Ils sont inscrits, modelés, gravés ou peints sur des supports aussi variés que les murs des édifices cérémoniels, les corps, les vêtements, les objets des individus de haut rang ou encore les offrandes d’objets en céramique. Ces représentations ont pour principale fonction de promouvoir les valeurs et les intérêts de la classe dirigeante.

Les vases portraits affichant les visages d'individus distincts sont uniques dans les cultures du Pérou ancien. Ils représentent les guerriers vaincus, ou victimes sacrificielles, parfois coiffés du turban qu'ils portent sous leur casque ou dans la posture de captifs, dépourvus de leurs attributs, d'autres fois, arborant des couvre-chefs à effigie de félin, de renard ou d'oiseau. Commémorant le Combat cérémoniel, la capture et le sacrifice humain, ces vases auraient été préservés dans les temples et déposés dans des tombes.

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Boucles d'oreilles

L'étude des céramiques moches revêt une importance fondamentale dans la mesure où, ne connaissant pas l'écriture, c'est par ce biais que les Moches ont laissé le plus d'informations sur leurs us et coutumes. Les Moches utilisent des moules pour produire des poteries en grande quantité. Très soigné, cet art céramique se distingue facilement de celui des autres civilisations précolombiennes par l'utilisation de certaines couleurs : peintures ou sculptures souvent rouges ou noires sur un fond crème, et représentant généralement des objets ou scènes de la vie courante, scènes érotiques, scènes guerrières ou encore scènes de sacrifices. On retrouve également de nombreuses scènes mythologiques, notamment des représentations du dieu Ai-Apaec. Beaucoup de poteries sont aussi modelées avec une forme de tête humaine ou d'animal. Les sculptures et les dessins sont fins et réalistes, parfois ornés de nacre, pièces en os, voire d'or. Dans la dernière phase de la culture moche, les céramiques prennent un ton plus sombre jusqu'au noir, annonciateur de l'art chimu.

En 1987, les fouilles effectuées par Walter Alva dans la Huaca Rajada ont révélé la fameuse tombe du Seigneur de Sipán, l'une des plus grandes découvertes archéologiques de ces 40 dernières années. Walter Alva et son équipe ont mis au jour plusieurs individus déposés dans de larges chambres funéraires avec leur entourage et des centaines d’objets cérémoniels spectaculaires dans le mausolée de Sipán. 

Les peintures murales polychromes modelées sur les murs intérieurs et extérieurs des grands temples mochica constituent l’une des découvertes archéologiques les plus saisissantes de ces dernières années. Ces fresques, faites de boue séchée puis peintes avec des couleurs minérales et végétales, pouvaient atteindre trois mètres de hauteur et ornaient, sur d’immenses superficies, la plupart des centres cérémoniels. 

En 2008, Steve Bourget et Bruno Alva Meneses ont découvert sur le site archéologique de Huaca el Pueblo dans la vallée de Zaña, la sépulture d’un dirigeant mochica, aussitôt nommé El Señor de Ucupe par la population locale. Le visage de l'ancien souverain, figure emblématique de la culture moche, est recouvert d'un masque funéraire doré, orné de cuivre et de coquillages Sa découverte constituait un événement fortuit puisque la chambre funéraire, datant du Ve siècle environ, ne faisait pas partie intégrante de l’architecture sous étude. Elle aurait été placée dans l’architecture plus ancienne du temple lors d’une rénovation importante de celui-ci.

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Au cours d’une fouille de cinq semaines, toute la splendeur de cette tombe royale mochica s’est dévoilée. Rien n’est laissé au hasard. Des choix précis sont effectués quant aux types d’objets déposés et à leur position exacte dans la tombe, les uns par rapport aux autres. Ces décisions reposent sur des principes rituels et symboliques d’une grande complexité.

La tombe a été construite le long de l’édifice cérémoniel le plus important du site, et contenait les restes du seigneur d'Ucupe accompagné de trois autres personnes et d’une foison d’objets somptuaires. De ce contexte archéologique exceptionnel ont été exhumés plus de 200 artéfacts, dont 170 objets métalliques de cuivre argenté et doré, d’or et d’argent, des colliers constitués de plaques de coquillages marins et des objets en céramique. 

En plus des magnifiques objets déposés dans son enveloppe funéraire, le Seigneur d'Ucupe, un individu dans la vingtaine, était accompagné de deux hommes et d’une femme enceinte de six mois. 

D'après Wikipédia


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