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Max | In the Electric Mist with Confederate Dead

Publié le 25 avril 2016 par Aragon

Robert_Edward_Lee.jpg88.jpgFormidable polar de James Lee Burke, formidable Tommy Lee Jones dans le film de Tavernier interprétant Robicheaux le flic à l'âme habitée de son lourd passé collant de Gi guerroyant dans le golfe du Mékong, quand les américains menaient une sale guerre qui laissera des traces indélébiles dans les coeurs et les corps de ceux qui furent envoyés là-bas, dans l'opinion publique mondiale.

Dans la brume électrique qui se lève sur le bayou, le soldat du Vietnam et ceux de la guerre de Sécession se mêlent, entretissent des liens de fraternité et c'est le général mort confédéré Hood qui va entreprendre de guérir Robicheaux, de l'apaiser, en lui disant de vive voix que si des hommes cupides et malfaisants détruisent encore le monde dans lequel on vit il ne faut pas céder sur les principes d'humanité, il ne faut pas abandonner la cause de l'humain, il ne faut pas que la souffrance soit vainqueur, il ne faut pas la faire entrer dans nos vies.

La ressasser ne changera jamais l'ordre du monde. Le général sudiste dira plus tard à Robicheaux qu'il pleure comme lui sur ce qu'il ne peut pas changer, mais qu'il faut à tout prix rester un homme de coeur.

Formidable message de Burke. Ce film je l'ai déjà vu, je le reverrai sûrement encore. En filigrane, revoyant ce film sur Netflix, ma propre brume électrique neuronale a fait remonter de l'eau de mon bayou une chanson qui m'avait beaucoup touché dans les années 70. Bizarre ces remontées superbes et parfois nostalgiques du passé. C'était le "mauvais soldat", je me souvenais d'un nom : Pépin. J'ai cherché et j'ai retrouvé le chanteur Denis Pépin de son vrai nom - me dit Wiki - Farid Khaldi, kabyloberbère d'ascendance, parisien, musicien, chanteur, dingue de Brassens, mort comme le général Hood, à présent dans les brumes électriques de l'histoire de la chanson française.

Sûr qu'à une époque post Charonne valait mieux s'appeler Denis que Farid. Je pense bien à toi Farid-Denis Pépin, avec beaucoup de respect et d'émotion, tout comme je pense à toi général Hood.

Le lendemain, rendant visite matutinale à mom qui prépare la soupe aux légumes de midi, je lui demande après avoir pris connaissance de son état de santé, de son bien-être, si le nom de Robert Lee lui dit quelque chose. Sans réfléchir elle me dit, elle qui n'a jamais été à l'école de sa vie, mais qui, comme Hood a toujours été soucieuse de l'humain, que c'était le général chef des confédérés pendant la guerre de Sécession en Amérique. Elle me demande, pourquoi ? Je fais semblant de rien, je lui dis non, c'est rien, je voulais juste te demander, pour en être sûr... Je souris intérieurement, me dis que pas sûr du tout qu'une old mom de 93 ans, habitant un bled comme Amou qui serait situé dans le Nebraska ou en West Virginia, connaisse le général Jarosław Dombrowski, général en chef de la Commune de Paris... autre guerre civile, autre Sécession d'un même peuple.

Alors Hood, porte-parole du peuple de la nuit sorti de ces brumes électriques des bayous et de partout dans le monde, je te redis encore merci pour tes mots, oui, mille fois oui... faut rester à tout prix un homme de coeur.


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