Dans le sillon d’un Fatima récemment couronné aux César 2016, D’une pierre deux coups , qui est sorti en salles, mercredi dernier , et que j'ai vu en avant première grâce à Haut et Court son distributeur, nous parle aussi d'intégration avec une histoire universelle et un beau moment de cinéma.
Il est l'oeuvre de Fejria Deliba est une actrice/réalisatrice française d'origine algérienne connue notamment pour avoir tourné sous la direction de Jacques Rivette dans La Bande des quatre, puis apres avoir été l'Aziza du clip de la chanson de Daniel Balavoine, elle réalise en 1991 un court métrage remarqué, Le Petit chat est mort puis revient derrière la caméra en 2015 pour le tournage de son premier long-métrage, D'une pierre deux coups.
Le film notamment a reçu le Prix du Public au Festival Premiers Plans d’Angers 2016, et si le film peut paraitre a priori sans prétention et à l'ambition modeste en décrivant le quotidien d'une famille nombreuse -11 enfants tout de même - d’origine algérienne, sur une seule journée, Fejria Deliba sait y insufler du romanesque qui peut même aller chercher du coté du cinéma hollywoodien.
En effet, certains détails de l'intrigue font penser au film Sur la route de Madison de Clint Eastwood avec des enfants qui découvrent un pan inconnu de la vie de leur mère, de nombreuses années après, à l'exception faite qu'ici les photos et journaux intimes sont ici des films et cassettes audio, et surtout que le décor n'est pas le Nevada comme chez Clint, mais un appartement d'une Cité française comme on en voit souvent dans les films dits de banlieue.
Beau destin que celui de Zayane, 75 ans, qui ne semble avoir été qu'une mère au foyer pour ses 11 enfants, confinée dans son appartement de banlieue et qui un jour comme un autre va recevoir un faire-part de décès qui va la pousser à partir sur les traces d'un carton laissé à son intention et qui la ramène à l'époque de l'Algérie coloniale où elle était domestique chez un couple de colons…
Zayane, personnage à la fois forte et fragile assez proche de celui du Fatima de Philippe Faucon, et jouée par l'excellente Milouda Chaqiq ' (alias Tata Milouda, la slameuse du Jamel Comedy Club qu'on a vu aussi avec Grand Corps malade,) va aller au bout de ce voyage de mémoire, et suivre avec elle ce chemin s'avère être profondément touchant.
Malgré quelques maladresses dans l'écriture ( décrire une famille de 11 enfants en une heure 20 n'est pas forcément un exercice évident), on se laisse vraiment happer par le charme de ce film tendre, chaleureux et apaisant.concentré sur une histoire à la fois personnelle et profondément universelle.
D'une pierre deux coups - Bande Annonce