Insaisissables - 3/10

Un film de Louis Leterrier (2013 - USA, France) avec Jesse Eisenberg, Woody Harrelson, Isla Fisher, Dave Franco, Mark Ruffalo, Mélanie Laurent, José Garcia, Morgan Freeman, Michael Caine

Complètement invraisemblable...

L'histoire : Quatre jeunes prestidigitateurs, extrêmement doués, vivent de leurs talents dans divers coins. Ils reçoivent chacun une carte de tarot, leur donnant un lieu et une heure de rendez-vous. Quelque temps plus tard, nous les retrouvons, ensemble, sur la scène de Las Vegas où ils vont faire, en direct, un tour de passe-passe brillantissime : un homme pris au hasard dans le public donne le nom de sa banque ; c'est un touriste parisien, ce sera donc une banque à Paris... On lui met sur la tête un casque qui le projette... à Paris, au coeur de l'agence, devant un monceaux de billets. Qui quelques instants plus tard se mettent à pleuvoir sur l'assistance médusée. Et le vrai butin a bien disparu de la banque française. L'inspecteur Rhodes est chargé de l'enquête, accompagnée d'une Française missionnée par Interpol. Tandis que nos robins des bois continuent de distribuer au public l'argent qu'on leur a volé sous différentes formes (assurances...), assurant qu'il s'agit de magie, et que leur dernier spectacle sera encore plus fort...

Mon avis : Et flûte, encore une daube... C'est l'histoire qui nous a attirée, et puis le casting. Mais dès le début, j'ai senti le malaise : nos prestidigitateurs font des trucs tellement ahurissants que j'ai eu un doute : tiens, je me suis trompée, c'est pas un thriller, c'est un fantastique. Et puis, non, il semble que l'on veuille nous montrer des illusionnistes, des vrais (donc des faux magiciens, vous me suivez ?), tellement doués qu'ils se livrent à cette fabuleuse opération qui défie la police et ne lui laisse aucune faille où s'engouffrer. 

Ca m'a donc très rapidement gonflée. Les films assis entre deux chaises, j'aime pas. Jusqu'au bout j'ai continué à m'interroger : non, c'est pas possible, il veut bien nous dire que ce sont de réels super héros. Cette image est d'ailleurs très très accentuée : innombrables travellings circulaires autour d'eux, les quatre silhouettes côte à côte et de la musique badaboum de chez badaboum. En plus, ces gars volent de l'argent devant tout le monde, je ne comprends pas pourquoi on ne les arrête pas, tout simplement ! Bon OK, ils s'échappent (encore des pouvoirs magiques ?) mais quand même...

Et pour finir, c'est extrêmement bavard. La plupart des scènes sont des conversations statiques et des explications à n'en plus finir.

A la fin du film, j'ai vu s'afficher le nom du réalisateur (je n'avais même pas regardé... tellement ça me gave en ce moment, les films nuls... : Louis Leterrier. Ah ben tout s'explique ! Le garçon n'a jamais fait dans le subtil. C'est plutôt grosse machine et les deux pieds dans le plat.

Sans moi.

Les critiques professionnelles sont partagées, certaines étant franchement élogieuses et trouvant le film jubilatoire. Je rejoindrai ceux qui n'ont pas aimé : "A l’arrivée, une bouillie de film d’action hystérique, niaiseux et beaufisant, dans laquelle se dissolvent des personnages en carton et une espièglerie en mousse." (TéléCinéObs) ; "Devant l'accumulation de cascades invraisemblables, de vraies fausses pistes et d'une intrigue secondaire faiblarde (...), on renonce à comprendre quoi que ce soit." (Télérama).

On est loin, très loin du brillantissime Prestige de Nolan.

La plupart des spectateurs semblent enchantés (2.930.000 entrées !), ils ont vu le "spectacle" ébouriffant, pas les incohérences. A part quelques rares trublions... Le public est crédule, faut croire. En même temps, ça se comprend : je trouve que les gens ont de moins en moins de sens critique, ils gobent tout ce qu'on leur dit. Sur FaceBook, ça commence même à me filer la nausée des fois..