C’est un film dans lequel on entre avec cette sensation étrange que l’on va y découvrir une part d’une époque qui a eu son petit effet sur bien d’autres.
On sait qu’en commençant à regarder ce long-métrage, on sera pris aux tripes par notre amour pour la littérature, le romanesque et le combat de femmes affirmées. Et on aura raison !
Regarder Violette, c’est comme s’échapper de notre temps pour agripper du bout des doigts la magie de ces années d’après-guerre à la fois fascinantes et déstabilisantes.
Au sortir des années qui ont certainement été les plus sombres du 20ème siècle en France.
Violette, bâtarde insatisfaite, femme torturée et animée par son imagination monte à Paris pour y faire son trou et écrire.
Amoureuse des mots, ne sachant pas comment s’y prendre, elle persévère et entreprend d’être reconnue par ses pairs.
Son écriture est sujet à controverse, l’homosexualité féminine et sur soi étant des sujets encore délicats à aborder dans les années 50.
Sur son chemin, une rencontre. Celle avec Simone de Beauvoir.
La rencontre qui lui fera changer de vie. Jusqu’où cette rencontre influencera-t-elle son existence ?
Un long-métrage qui, à lui-même, possède son supplément d’âme. Un quelque chose que l’on ressent dès les premières minutes.
Les personnages incarnent un moment, une passion, un tourment également. Les actrices campent avec brio et sobriété leurs rôles et réussissent un tour de force incroyable : celui de nous faire croire que nous avons vécu cette période historique et littéraire.
C’est un film esthétiquement réussi
On y observe les robes, les chapeaux et les petits intérieurs. On y ressent la docueur des instants d’écriture sublimement révélé par une réalisation pudique et réaliste à la fois.
Un très bon moment de cinéma français que je vous recommande vivement.
Violette de Martin Provost avec Sandrine Kiberlain et Emmanuelle Devos, 2013