Edito des Boutographies
Après avoir accompli une étape importante en 2015 -le déplacement de la manifestation sur le site de La Panacée-Les Boutographies investissent ce bel espace pour la deuxième année consécutive, confirmant ainsi que la photographie est à sa place dans cet endroit voué à l'art contemporain sous toutes ses formes. L'année dernière, les inquiétudes alimentées par le changement de lieu se sont révélées infondées : l'affluence a été identique à celle que nous connaissions au Pavillon populaire. Comme ils l'avaient fait lors de notre déplacement du quartier Boutonnet vers le centre-ville, les curieux de photographie ont suivi leur festival jusqu'à La Panacée. Ce fut l'occasion d'un brassage des publics salutaire pour La Panacée comme pour les
Boutographies.La photographie occupe une place particulière et mouvante dans le champ artistique, dans la mesure où elle circule entre œuvre et document, témoignage social et expression intime, entre récit structuré du monde et évocation sensible. C'est d'ailleurs cette absence de prédestination qui en a fait très tôt un outil d'expérimentation fécond pour des artistes de toutes provenances. Le visiteur des Boutographies pourra parcourir l'ensemble de ces univers de représentation, faire un tour d'horizon significatif de la création photographique contemporaine. Tout ce qui est montré ici est porté par de jeunes, parfois très jeunes auteurs, dont le rapport à leur propre époque est impressionnant de sensibilité et de maturité en même temps. L
es images photographiques sont associées au son, à l'image en mouvement, au texte et à la littérature, dans des scénographies souvent complexes et toujours argumentées. Les démarches elles-mêmes sont multiples : venues du documentaire, de la sociologie, des arts visuels, du cinéma ou du théâtre, mobilisant les réseaux sociaux et les thèmes scientifiques, elles montrent que ces jeunes auteurs s'inscrivent pleinement dans les questionnements artistiques et sociétaux d'aujourd'hui. Des travaux consacrés à l'Ukraine, à la Tunisie et aux territoires occupés de Palestine sont là pour apporter des regards très personnels sur des situations dont les devenirs nous concernent en premier lieu.Après la Suisse en 2015, le monde germanophone est très présent en 2016, avec pas moins de quatre auteurs
allemands et deux auteurs autrichiens. La présence autrichienne est notamment le fruit d'une collaboration avec nos amis de Fotohof, très actifs galeristes et éditeurs à Salzbourg, que nous accueillons à Montpellier avec grand plaisir. Le travail exceptionnel sur " Les machines qui sauvent " de Reiner Reidler, l'un des deux photographes autrichiens présents cette année, sera exposé à la faculté de médecine dans le cadre des liens que nous tissons avec les universités de la ville.Sur le plan des collaborations avec des acteurs culturels européens, signalons encore la présence de l'excellente Ostkreuz Schule für Fotografie berlinoise, école dont nous présentons des travaux depuis plusieurs éditions, et qui propose cette année une sélection de ses étudiants en projection. Le partenariat avec FotoLeggendo
se poursuit et se consolide, alors qu'un projet commun se met en place pour la première fois avec les festivals d'Odessa (Ukraine) et de Batumi (Georgie), déjà appariés entre eux, et dont les représentants sont venus nous rencontrer cet automne. Ce partenariat se traduit dès cette année par des échanges d'expositions entre nos trois manifestations, en avril et juin.Autour de la manifestation centrale se déroulent comme à l'accoutumée nombre d'évènements. ExpositionsHors les mursdans une douzaine de galeries associées, lectures de port-folios avec les représentants d'une dizaine de festivals européens, projections, remises de prix, ateliers pour les scolaires et médiations par les équipes de La Panacée complètent le programme et font des Boutographies un temps fort
pour les photographes et pour le public montpelliérain dans toute sa diversité.Pour l'équipe des Boutographies,
Christian Maccotta, directeur artistique