Passage remarqué à Cannes, Oscar du meilleur film étranger, un rédacteur sous le charme... autant dire que Le fils de Saul est l'un des films forts de 2015. Une réputation qu'il doit beaucoup à son réalisateur Laszlo Nemes.
Pour son premier long-métrage, le cinéaste s'attaque à un sujet délicat au possible : l'enfer des camps d'extermination. Au-dessus de lui plane l'ombre de la Shoah et les bien-pensants l'attendent au tournant. Mais c'était sous-estimer le bonhomme et son ingéniosité. Filmant son personnage (formidable Geza Rohrig) au plus près sans jamais ne le lâcher, Nemes livre nous livre davantage une expérience de cinéma qu'une énième œuvre historique.
Ici pas de scènes chocs, voire racoleuses sur la réalité des camps, seulement la vie d'un prisonnier chargé d'y faire le sale boulot. Avec lui, on parcourt toutes les étapes, horribles, de l'extermination avec ce qu'il faut de suggestion. On ne voit pas ou peu et c'est bien cela le pire...
Le fils de Saul pèche néanmoins par un fil scénaristique moins bien maîtrisé que la caméra qui provoque quelques longueurs comme si le film ne savait plus trop où aller. Qu'importe, le chemin se suffit à lui-même.
Le fils de Saul est disponible en vidéo depuis le 5 avril 2016