Serge Federbusch a été interrogé par Atlantico sur la dernière sornette à la mode : l'hypothèse de l'arrivée d'Hidalgo à l'Elysée d'ici l'an 2525 ....
1) Dans le dernier numéro de VSD, Anne Hidalgo a déclaré que le gouvernement actuel s'est montré "conservateur sur les questions de société et ultralibéral sur les questions économiques". Dans l'hypothèse (évidemment improbable) ou Anne Hidalgo serait candidate en 2017, quelles mesures pourraient prendre son gouvernement pour aller encore plus loin que François Hollande (qui a tout de même fait voter le mariage pour tous, exclu les religieux des comités d'éthique, sacré l'avortement "droit fondamental" et fait un pas vers l'euthanasie...) ? Voudrait-elle légaliser la GPA, l'euthanasie et la polygamie ? Ordonnerait-elle la nationalisation des logements ? Et quoi d'autre encore ?
Réponse :
Hidalgo tient comme à son habitude un discours qui est un véritable concentré de démagogie. La réalité est exactement à l’inverse de ce qu’elle décrit. Hollande n’a fait de réformes que sociétales : celles que vous énumérez, notamment le mariage homosexuel. Il fallait bien donner le change et payer cash le soutien du lobby LGBT en 2012.
En matière économique, c’est l’ultra-conservatisme au contraire. L’action gouvernementale a consisté à protéger par priorité les rentiers ayant voté Hollande, fonctionnaires et assimilés en particulier. Le président ne s’en est pris qu’aux catégories sociales votant clairement à droite : cadres supérieurs ayant des familles nombreuses, professions libérales, bénéficiaires de revenus de placements élevés. Face à Bruxelles et Francfort, il a fait un chantage discret à la sortie de l’Euroland afin que Mario Draghi rachète nos dettes et permette une baisse tout à fait injustifiée des taux d’intérêt que nous supportons. Là encore, c’est du conservatisme appuyé sur de la rouerie.
En réalité, Hidalgo pense à l’après 2017 et essaie de s’inventer un positionnement alternatif à celui de Hollande, reprenant un discours crypto-mélenchonnien en matière économique et poussant sur les soi-disant avancées sociétales. En bonne démagogue, elle ferait n’importe quoi sur la question de l’adoption ou de la GPA.
Ce faisant, elle confond les attentes de son électorat de bobos de l’hyper-centre parisien et celles des Français. Si d’aventure le PS se laissait aller à lui confier son destin, il en prendrait pour vingt bonnes années d’opposition. Hidalgo à la tête de l’opposition en France, ce serait comme les frères Milliband en Grande-Bretagne avec le même résultat à l’arrivée.
2) Alors que le bilan économique, social et international de François Hollande est très critiqué, les prétendues "avancées sociétales" n'apparaissent-elles pas au contraire de ce qu'affirme Anne Hidalgo comme le seul héritage de son quinquennat (ou du moins le seul apport jugé positif par le cœur de son électorat de 2012) ? Le progressisme sociétal et l'égalitarisme effréné sont-ils désormais les seuls marqueurs officiels de gauche, voués à être mis en avant en 2017 ?
Réponse :
Dès lors que le PS ne fait pas son auto-critique sur les deux raisons de son échec depuis plus de 30 ans, à savoir son adhésion en 1983 au dogme de la monnaie dite forte et son refus de réformer l’Etat et ses démembrements, il ne peut que tenter de diffuser un rideau de fumée. D’où ces pseudo avancées sociales qui concernent une infime minorité d’individus et sont des symboles à destination des médias. Les vrais hommes et femmes de gauche ne peuvent que hausser les épaules devant ce progressisme de pacotille. Hidalgo agite ces leurres mais sa vérité est ailleurs, quand elle se fait la servile exécutante des capitalistes de connivence les plus brutaux.
Il suffit de voir comment la mairie de Paris fraie avec Bolloré (Autolib’), la foncière Unibail (Halles, Parc des expositions), LVMH ou Decaux pour réaliser à quel point il s’agit d’une gauche en peau de lapin.
3) Ce mercredi, la ministre des Familles Laurence Rossignol a quant à elle déclaré que le candidat de la gauche pour 2017 portera dans son programme l'élargissement de la PMA à des femmes ne souffrant pas de problèmes d'infertilité, comme les couples de lesbiennes. Ce candidat, quel qu'il soit, a-t-il de réelles chances d'être élu sur ce seul socle idéologique ? A quelles conditions ?
Réponse :
Si Hollande et sa bande comptent sur ce projet pour gagner en 2017, la droite n’a même pas besoin de faire campagne pour l’emporter ! La PMA pour les lesbiennes, c’est 500 à 1000 voix en plus, à tout casser, et au moins 50 000 en moins, celles des gens ulcérés par ce nouveau bricolage biologico-juridique et qui ne se seraient pas rendus aux urnes. Laurence Rossignol ferait mieux de lutter contre l’islamisme et le port du voile comme elle a courageusement commencé à le faire. Ce serait beaucoup plus profitable pour le PS quoi qu’en pense Hollande qui a été en partie élu grâce aux voix musulmanes en 2012 mais ne peut plus l’être en 2017, ce qu’il n’a toujours pas compris.