Une pluie violette, triste et glaciale, s’est violement abattue sur le monde lorsque, saisi d’effroi, nous avons appris hier soir le décès du Kid de Minneapolis, Prince.
Cette année 2016 ne nous offrira donc aucun répit, après la disparition du dandy de la pop David Bowie, voici qu’un autre symbole androgyne, un symbole de l’amour selon ses propres termes, s’en va à son tour.
Des singles à la pelle dont les emblématiques Purple rain, When she doves, Kiss, Raspberry beret, The Most Beautiful Girl in the World, une quarantaine d’albums studio, des collaborations avec tout le gotha de la pop-music dont Kate Bush, Madonna, Earth Wind & Fire ou plus récemment Janelle Monae et des albums écrits pour quelques étoiles filantes de la pop, voici l’héritage gargantuesque que nous lègue le Little Big Man de la soul et du funk.
Dans les années 80, 90, au plus fort de sa notoriété, il était de bon ton de croire que Prince Rogers Nelson était en concurrence avec un autre mastodonte de la pop, le regretté Michael Jackson. Mais Michael et lui-même n’avaient certainement que faire de cette rivalité, ils écrivaient simplement la légende du rock avec les chefs-d’œuvre Thriller, Bad, Purple rain et Sign ‘o’ the times.
Moins en vue depuis quelques années, ses rares apparitions généraient malgré tout l’hystérie de ses fans les plus fidèles et le respect de ceux qui appréciaient simplement la musique.
Les pionniers du rock tombent les uns derrière les autres et nous ne pouvons encore mesurer à quel point leur génie créatif va nous manquer. Il faut pourtant se résoudre à vivre dans cette nostalgie des temps bénis en écoutant encore et encore ces empreintes indélébiles de l’histoire de la musique. Heureusement, Prince nous laisse un choix pléthorique, étalé sur une quarantaine d’années, qu’il faudra revisiter jusqu’à l’infini.