Dans quel pays la dérive a t’elle atteint le point où la police en civil, assistée d’une vingtaine de véhicules pleins de robocops, met à sac un local syndical ? Si la police a besoin de perquisitionner, elle le fait sur réquisition du préfet, même en période d’état d’urgence. En l’occurrence, rien de tel. Aucune justification n’a été produite pour autoriser le saccage des locaux de la CNT de Lille. Comme si pour la police, «etat d’urgence» signifiait période de non-droit.
Guère étonnant alors de voir fleurir l’affiche de la CGT et de plus en plus de slogans anti-police. Elle s’est pourtant montrée brillante lors des heures sombres de 2015, mais elle a dilapidé bien rapidement son capital sympathie par des comportements stupides, tant individuels que collectifs. Pour avoir été sur les devants lors des premières manifestations contre la «loi travail» à Lyon, je peux affirmer que les charges opérées sur la place Bellecour n’avaient d’autres raisons que de semer volontairement le désordre, de pousser la jeunesse à la faute. Faire passer l’agressé en agresseur est une méthode qui contente l’opinion publique plutôt vieillissante et conservatrice.
A l’heure de la publication de ce billet, 2 personnes sont encore en garde à vue. Le passage devant le juge va encore déboucher sur une condamnation de l’action syndicale. Elle peut être rude par moment, mais elle n’est qu’une réaction face aux violences policières disproportionnée et aux agissement patronaux outranciers et parfois illégaux qui détruisent le contrat social. Pour ces derniers, pas de sanctions, mais une savante alchimie destinée à faire passer une fois de plus l’agresseur en agressé. Toujours et encore.
Le 28 avril, je serai en grève et en manif…
Et j’en ai marre d’être sage.