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La traque aux syndicats a commencé

Publié le 22 avril 2016 par Alteroueb

Dans quel pays la dérive a t’elle atteint le point où la police en civil, assistée d’une vingtaine de véhicules pleins de robocops, met à sac un local syndical ? Si la police a besoin de perquisitionner, elle le fait sur réquisition du préfet, même en période d’état d’urgence. En l’occurrence, rien de tel. Aucune justification n’a été produite pour autoriser le saccage des locaux de la CNT de Lille. Comme si pour la police, «etat d’urgence» signifiait période de non-droit.

Guère étonnant alors de voir fleurir l’affiche de la CGT et de plus en plus de slogans anti-police. Elle s’est pourtant montrée brillante lors des heures sombres de 2015, mais elle a dilapidé bien rapidement son capital sympathie par des comportements stupides, tant individuels que collectifs. Pour avoir été sur les devants lors des premières manifestations contre la «loi travail» à Lyon, je peux affirmer que les charges opérées sur la place Bellecour n’avaient d’autres raisons que de semer volontairement le désordre, de pousser la jeunesse à la faute. Faire passer l’agressé en agresseur est une méthode qui contente l’opinion publique plutôt vieillissante et conservatrice.

Dégradations par de jeunes casseurs ? Non, par des policiers casseurs...
J’attends donc avec impatience la condamnation de ces actes ignobles par les habitués droitards de l’exercice, toujours prompt à dégainer lors des débordement de cette jeunesse qui ne naît pas du bon côté de la rue, ou de salariés qui, en perdant leur emploi, voient concomitamment leur retraite leur échapper… Il est un minimum compréhensible que ces gens soient aigris et se défendent, et d’autant plus que la dégradation de leur niveau de vie et les privations engendrées résultent d’indélicatesses et parfois d’illégalités.

A l’heure de la publication de ce billet, 2 personnes sont encore en garde à vue. Le passage devant le juge va encore déboucher sur une condamnation de l’action syndicale. Elle peut être rude par moment, mais elle n’est qu’une réaction face aux violences policières disproportionnée et aux agissement patronaux outranciers et parfois illégaux qui détruisent le contrat social. Pour ces derniers, pas de sanctions, mais une savante alchimie destinée à faire passer une fois de plus l’agresseur en agressé. Toujours et encore.

Le 28 avril, je serai en grève et en manif…
Et j’en ai marre d’être sage.


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