Chronique de Coxe
La vie rêvée de Mademoiselle S. de Samira El Ayachi
Nombre de pages : 192 pages
Éditeur : Livre de Poche Jeunesse
Date de sortie : 23 mars 2016
Collection : Livre de Poche Jeunesse
Langue : Français
ISBN-10 : 2011810396
ISBN-13 : 978-2011810397
Prix Editeur : 4€95
Disponible sur Liseuse : NONSon résumé :
En classe, Salima occupe le premier rang : les profs le disent, elle « réussira sa vie ». Pourtant, pour mademoiselle S., la vie est ailleurs, au pays des mille et une sornettes. Mais le bac approche, le monde adulte se profile ; et si ses rêves se brisaient, à force de réalité ?
Mon avis :
La vie rêvée de Mademoiselle S. me laisse mi-figue mi-raisin, avec une impression scindée entre neutralité et admiration.
Samira El Ayachi nous ramène au temps des années lycée vu et vécu par mademoiselle S. Première de sa classe, fille d’immigrés vivant au cœur d’une cité sous le ciel gris de Lilles, Salima rêve. À moitié les pieds sur terre avec une lucidité déconcertante sur la vie et à moitié dans la lune avec la naïveté des doux rêveurs, elle raconte son quotidien maussade, ses délires colorés d’ailleurs et ses songes à l’eau de rose.
À l’adolescence on a dans l’idée qu’à 18 ans un monde des possibles s’ouvre, que la liberté est à portée de mains, mais déjà à cet âge on commence à porter le poids de son destin. Salima doit passer son bac, se dessiner un avenir tout en supportant le fait d’être esclave de ses obligations et de son image trop sage.
Entre l’école buissonnière et l’école de la vie, Salima vadrouille seule au milieu des autres en quête d’un nouveau souffle, d’un mieux qui ne vient pas. Perdue dans une léthargie face qui file, elle tente de trouver sa voie. Mais ce n’est pas si facile quand elle est aux prises d’un étau social, du doute et des attentes familiales.
Je n’ai été portée par cette histoire, ne sachant pas quelle direction elle prenait, mais peut-être était-ce le but ; suivre les déambulations d’une adolescence errante, d’une génération désabusée jamais à sa place. On suit un bout de la vie de Salima, un chemin sans trop de relief, plutôt banal, mais écrit avec force et intelligence.
Samira El Ayachi nous délecte d’une écriture déroutante – de la hargne à la rêverie -, d’une prose pesante sublimée d’envolées lyriques, d’images oniriques. Mademoiselle S. y exprime sa fougue contenue, ses rêves désillusionnés et son envie féroce de vivre.
Mais face à cet éclat lyrique, l’histoire paraît pâle. On est comme devant une fresque, un aplat d’actions un peu lassées comme mille fois répétées, de personnages que l’on voit au lointain. C’est linéaire. C’est un quotidien oppressant et rassurant à la fois où l’héroïne divague entre un aujourd’hui qui contrarie les rêves et un demain incertain.
La vie rêvée de Mademoiselle S. nous invite dans la bulle personnelle d’une rêveuse, d’une « croqueuse de lune » pas si sage. Mais dans cette immersion sensible, je ne suis restée qu’en surface, complètement envoûtée par la prose de Samira El Ayachi et désintéressée par l’histoire sans haut ni bas.
Chronique de Coxe
La vie rêvée de Mademoiselle S. de Samira El Ayachi
Nombre de pages : 192 pages
Éditeur : Livre de Poche Jeunesse
Date de sortie : 23 mars 2016
Collection : Livre de Poche Jeunesse
Langue : Français
ISBN-10 : 2011810396
ISBN-13 : 978-2011810397
Prix Editeur : 4€95
Disponible sur Liseuse : NONSon résumé :
En classe, Salima occupe le premier rang : les profs le disent, elle « réussira sa vie ». Pourtant, pour mademoiselle S., la vie est ailleurs, au pays des mille et une sornettes. Mais le bac approche, le monde adulte se profile ; et si ses rêves se brisaient, à force de réalité ?
Mon avis :
La vie rêvée de Mademoiselle S. me laisse mi-figue mi-raisin, avec une impression scindée entre neutralité et admiration.
Samira El Ayachi nous ramène au temps des années lycée vu et vécu par mademoiselle S. Première de sa classe, fille d’immigrés vivant au cœur d’une cité sous le ciel gris de Lilles, Salima rêve. À moitié les pieds sur terre avec une lucidité déconcertante sur la vie et à moitié dans la lune avec la naïveté des doux rêveurs, elle raconte son quotidien maussade, ses délires colorés d’ailleurs et ses songes à l’eau de rose.
À l’adolescence on a dans l’idée qu’à 18 ans un monde des possibles s’ouvre, que la liberté est à portée de mains, mais déjà à cet âge on commence à porter le poids de son destin. Salima doit passer son bac, se dessiner un avenir tout en supportant le fait d’être esclave de ses obligations et de son image trop sage.
Entre l’école buissonnière et l’école de la vie, Salima vadrouille seule au milieu des autres en quête d’un nouveau souffle, d’un mieux qui ne vient pas. Perdue dans une léthargie face qui file, elle tente de trouver sa voie. Mais ce n’est pas si facile quand elle est aux prises d’un étau social, du doute et des attentes familiales.
Je n’ai été portée par cette histoire, ne sachant pas quelle direction elle prenait, mais peut-être était-ce le but ; suivre les déambulations d’une adolescence errante, d’une génération désabusée jamais à sa place. On suit un bout de la vie de Salima, un chemin sans trop de relief, plutôt banal, mais écrit avec force et intelligence.
Samira El Ayachi nous délecte d’une écriture déroutante – de la hargne à la rêverie -, d’une prose pesante sublimée d’envolées lyriques, d’images oniriques. Mademoiselle S. y exprime sa fougue contenue, ses rêves désillusionnés et son envie féroce de vivre.
Mais face à cet éclat lyrique, l’histoire paraît pâle. On est comme devant une fresque, un aplat d’actions un peu lassées comme mille fois répétées, de personnages que l’on voit au lointain. C’est linéaire. C’est un quotidien oppressant et rassurant à la fois où l’héroïne divague entre un aujourd’hui qui contrarie les rêves et un demain incertain.
La vie rêvée de Mademoiselle S. nous invite dans la bulle personnelle d’une rêveuse, d’une « croqueuse de lune » pas si sage. Mais dans cette immersion sensible, je ne suis restée qu’en surface, complètement envoûtée par la prose de Samira El Ayachi et désintéressée par l’histoire sans haut ni bas.