Cette très large étude épidémiologique nous apporte 2 nouveaux enseignements sur la prévalence des troubles alimentaires chez les filles. En effet, cette analyse des données de plus de 50.000 adolescentes identifie deux facteurs environnementaux jusque-là inconnus de risque d’anorexie et de boulimie. Suivre sa scolarité dans une école de filles, en majorité et être issue de familles à niveau d’éducation élevé. Des données, présentées dans l’International Journal of Epidemiology qui suggèrent une sorte d’influence voire de pression de pair à pair sur l’image du corps idéal et donc un phénomène de contagion des troubles du comportement alimentaire (TCA) au sein de ces groupes ou communauté d’adolescentes.
L’étude, menée en Suède, est la première à examiner l’impact de l’environnement scolaire sur les TCA. Les chercheurs des universités d’Oxford, de Bristol, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, du Karolinksa Institutet et de l’University College London ont analysé les dossiers de 55.059 adolescentes fréquentant des écoles secondaires. Ils ont vérifié l’influence des autres facteurs de confusion possibles, dont le revenu du foyer, la santé mentale et les antécédents de troubles alimentaires chez les parents, le poids de l’enfant à la naissance, et le nombre de frères et sœurs à la naissance. L’analyse révèle,
· Un risque moyen, pour une fille, de trouble de l’alimentation, de 2,4%,
· une variabilité du risque, entre les différentes écoles couvertes par l’étude, de 2,9%. Cette faible variabilité vient renforcer la significativité des résultats ci-dessous.
· Ce risque, pour une fille dans une école où 75% des élèves sont de sexe féminin et 75% des élèves ont des parents à niveau d’études supérieur atteint 3,3%.
· C’est le double de celui constaté (1,3%) chez des filles fréquentant une école où 25% des élèves sont de sexe féminin et 25% ont des parents à niveau d’études supérieur.
· chaque hausse de 10% dans la proportion de filles qui fréquentent l’école, accroît le risque de TCA de 10%,
· chaque hausse de 10% dans la proportion de filles ayant des parents à niveau d’éducation élevé, accroît également le risque de 14%.
Les auteurs expliquent ces données par,
– un phénomène de contagion possible entre filles, sur une image perfectionniste du corps,
– une exigence de résultats plus élevée chez les parents à niveau d’études élevés, pouvant entraîner un stress plus important favorable au développement de TCA mais aussi d’autres troubles mentaux.
Alors que les troubles alimentaires sont plus fréquents chez les filles, qu’ils peuvent entraîner des » ravages » à vie sur la santé, ces données appellent les parents comme les personnels éducatifs et de santé scolaire à surveiller chez les adolescentes les signes de trouble de l’alimentation, et à les orienter, si nécessaire vers un professionnel ou un service de santé compétent.
Source:International Journal of Epidemiology April 20 2016 doi: 10.1093/ije/dyw037 The influence of school on whether girls develop eating disorders
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