J’ai lu le livre de Nabilla – Trop vite

Publié le 21 avril 2016 par Cécile Gayraud @cecileetdiane

Sujet hautement important que nous allons aborder aujourd’hui, le livre de Nabilla Benattia – Trop Vite.

Je suis comme la plupart des gens, pleine d’a priori sur Nabilla. Peut être encore plus que certaines personnes, puisque je regarde les émissions de télé-réalité, et que donc j’ai pu la voir à l’oeuvre. La bimbo un peu débile, joli visage mais poitrine disproportionnée, qui crie fort et sort des phrases un peu débiles régulièrement. Joli tableau pour décrire une personne. J’ai également suivie l’affaire Nabilla-Thomas, comme beaucoup de gens. Néanmoins, suite à cette affaire, mon avis a commencé à changer sur Nabilla. Oui c’est dramatique, oui elle doit être jugée pour ce qu’elle a fait, évidemment. Mais c’est aussi « intéressant » de voir à quel point la sur-médiatisation peut détruire la vie d’une personne.

Bref, je voulais lire ce livre. Pour voir ce qu’elle avait a raconté, comment elle allait le raconter, et surtout ce que cela pouvait changer au niveau de son image. Je sais qu’elle n’a pas écrit le livre, elle s’est faite aider d’un co-auteur, Jean-François Kervéan. D’ailleurs, j’ai lu une interview de lui sur Le Point, que je vous invite à lire.

Nabilla, c’est un peu un résumé de notre société actuelle dans une vie. Le divorce des parents, l’abandon, vouloir plaire à tout prix, la médiatisation, la perte de contrôle, la descente aux enfers. Une triste banalité (même si évidemment on termine pas tous dans Les anges, et heureusement pour nous.)

Dans le livre

Concrètement, il parle de quoi le bouquin ? C’est une autobiographie, mais surtout une justification de Nabilla quant au comportement qu’elle a eu ce fameux soir où elle a blessé son compagnon. Un tour d’horizon de son enfance plutôt triste et difficile, son adolescence livrée à elle même, son expérience de mannequin, la télé-réalité, les médias, ses angoisses et ses peurs, ses traumatismes. Un livre qui sonne un peu comme un « oui j’ai fait ça, mais ce n’est pas de ma faute parce que… ». Je n’ai pas eu de mal à lire ce livre, à mon grand étonnement d’ailleurs. 2h30 de lecture, et il était terminé. Selon moi, il se découpe en deux parties.

Première partie – Son enfance

C’est la partie que j’ai le moins aimé. On sent vraiment qu’elle est détachée de sa propre histoire, ou peut être est-ce à cause du fait qu’une personne tiers l’a écrit pour elle. J’ai ressenti beaucoup de distance quant à tout cela, les mots sonnent creux, l’histoire est survolée. J’imagine que ce sont des choses dont elle n’a pas forcément envie de se rappeler, ce que je conçois tout à fait. On en apprend un peu plus sur elle, notamment sur son désir immense de plaire à tout le monde et n’importe qui, de se valoriser par tous les moyens, de faire le show pour se faire remarquer. C’est d’une banalité triste à pleurer. Cette première partie s’arrête selon moi au moment où elle début la télé-réalité. Nabilla parle des Anges, de sa rencontre avec Thomas, et de sa fameuse phrase « Allô non mais Allô ? ».

Deuxième partie – La Télé-réalité

Ce que je retiens surtout de cette partie, c’est qu’on sent cette fois que c’est vraiment Nabilla qui s’exprime. C’est sur cette partie qu’elle avait vraiment envie de s’exprimer, et on le sent bien. Plus de détails, de sentiments, de descriptions, et d’implication de sa part. La partie que j’ai préféré c’est quand elle raconte son histoire d’amour avec Thomas. J’ai eu l’impression au fil des pages de sortir de l’autobiographie, et d’entrer dans un roman d’amour. Des parties de cache-cache avec les journalistes, la justice, la fuite, la peur, l’argent… Les ingrédients d’un roman d’amour sur fond policier.

Ce que j’ai retenu

L’histoire d’une jeune femme de 24 ans, prise dans un tourbillon médiatique qu’elle n’a pas vraiment voulu (du moins pas comme ça). D’ailleurs, plusieurs fois dans le livre Nabilla dit « Je ne comprends toujours pas comment j’en suis arrivée là ». Comment sur une phrase débile a t’on pu rendre Nabilla aussi célèbre ? Tout cela au fond, c’est un reflet de notre société actuelle. C’est triste, c’est moche, c’est du voyeurisme, et c’est plus facile de s’en prendre à Nabilla. Je ne vois plus en Nabilla la débile aux gros seins des débuts. Je vois une jeune femme qui n’a pas eu la chance de faire des études (parce que n’oublions pas que c’est une chance de recevoir une éducation), qui s’en sort comme elle peut, une jeune femme fragile et un peu seule. Je retiens d’elle sa sensibilité et sa fragilité, et son regret quant à ce geste malheureux. Inacceptable, mais malheureux. Un acte passionnel comme il s’en passe tous les jours en France.

Enfin, formation de communicante oblige, je retiens que Nabilla a su s’entourer de professionnels quant à la gestion de cette crise. Passer d’une bimbo à une jeune femme respectable aux yeux des gens en un peu plus d’un an, c’est un magnifique cas d’école. J’ai d’ailleurs vu une interview de sa styliste, qui explique très bien que Nabilla qui passe de talons de 12cm à des convers, ce n’est pas anodin. C’est sa volonté de renvoyer une image plus simple d’elle, mais ce n’est sûrement pas sans raison. Elle pense à sa future carrière, elle prépare son retour, elle redore son image. Aux yeux des gens, mais probablement aussi aux yeux des/du juge(s) devant lequel elle passera dans quelques semaines.

Je vous le conseille ou non ?

Oui. Oui si vous avez mon âge et que vous regardez un peu la télé-réalité, oui si vous avez envie d’en savoir plus sur elle, oui si vous êtes curieux.

Non. Non si vous avez une idée arrêtée sur Nabilla, et que rien ne vous fera changer d’avis, non si vous vous en fichez, non si vous vous attendez à lire de la grande littérature.