Parfois, quand je me réveille au milieu de la nuit, je suis devant sa porte. Et parfois je suis sur la terrasse.Parfois, quand je me réveille et que la lumière vient m'ouvrir les yeux, je sens sa tête entre mes omoplates. Ou je sens que lui me regarde dormir.
Quand je me lève et prépare le café, j'hésite entre mettre du sucre ou du lait.
Et rarement, mais assez intensément, je me lève pour moi. Je m'imagine dans une petite maisonnée duplex, en bois, paumée en fin de sentier. Une ancienne bâtisse pour gardien, pour garde-chasse. Et je n'ai rien d'autre que mes deux sphinx comme musique, et cela fait vibrer ma peau, comme le soleil et le vent que je prends le temps de prendre avec moi. Et s'il pleut, la maison devient tellement sombre, qu'allumer des bougies la rend magique. Les flammèches résonnent dans les gouttes de pluie sur les vitre, et contrastent avec le vert des branches qui m'entourent.
Je suis fatiguée de ne vouloir rien faire. Parce que ce désir est inconcevable. Et je suis paralysée par la peur de faire ou de ne finalement pouvoir faire.
Dans mon délire, je me prends à regarder qui est garé à côté de moi sur le sentier, ou de quelle couleur serait la deuxième brosse à dent. Parce qu'il y a toujours cet espoir ambivalent. Que cela soit lui, ou lui.