Certes cette étude a été financée par Fontem Ventures, un fabricant leader de e-cigarettes aux États-Unis et au Royaume-Uni, avec des objectifs évidents. Cependant, cette recherche est parmi les toutes premières à étudier les particules de la vapeur exhalée de la e-cigarette et à documenter ainsi l’éventualité d’une exposition secondaire, voire tertiaire, aux particules exhalées. Des données, présentées lors d’une conférence spécialisée, à Barcelone, qui plaident pour l’élimination naturelle de ces particules en quelques secondes.
L’utilisation de cigarettes électroniques (e-cigarettes) augmente rapidement chez les fumeurs comme une alternative aux cigarettes classiques. Le mécanisme de génération d’aérosol dans un e-cigarette est bien spécifique, avec des propriétés chimiques et physiques différentes. Il existe aujourd’hui un débat, au sein de la communauté scientifique, sur les effets des particules exhalées et leurs implications possibles sur la qualité de l’air intérieur. Rappelons par exemple, une précédente étude qui suggère -avec la caution des NIH- qu’il existe bien une exposition de » 3ème main » à la nicotine résiduelle laissée sur les objets et les meubles, par la e-cigarette. Un dépôt des vapeurs chargées de nicotine libérées par la e-cigarette qui peut affecter les non-utilisateurs, avec des effets à rapprocher de ceux de la fumée tertiaire dans le tabagisme passif…
Cette collaboration de chercheurs de l’Université de Kaunas en Lituanie, du laboratoire suisse EMPA, de l’ETH Zurich et de Fontem Ventures montre que les particules de la vapeur exhalée des e-cigarettes forment des gouttelettes de liquide qui s’évaporent en quelques secondes. Les chercheurs ont mesuré les concentrations de particules dans l’air ambiant issues des vapeurs exhalées de toute une gamme d’e-cigarettes grâce à une chambre conçue pour reproduire la distribution des particules d’aérosol et leur concentration, telles que dans une pièce, dans la vraie vie. Les échantillons d’aérosols étaient aspirés via la bouche d’un mannequin et répartis de manière isocinétique par rapport aux instruments d’échantillonnage. L’enregistrement des concentrations en particules a été effectué à des intervalles d’1 seconde.
ØCes essais montrent immédiatement après l’expiration, une décroissance rapide de la densité et l’évaporation des gouttelettes de vapeur liquide, avec un retour à » la normale » en quelques secondes. Cette observation vaut, selon les auteurs, en cas d’absence totale de ventilation de la pièce, ce qui représente le pire des cas.
L’expérience veut ainsi démontrer que les e-cigarettes libèrent des particules primaires liquides dans l’air qui disparaissent très rapidement …au contraire de celles émises avec les cigarettes classiques, qui persistent longuement dans l’air ambiant. On l’aura compris, l’objectif de l’étude est donc d’exclure tout problème ou modification de qualité de l’air ou d’exposition secondaire avec l’usage des cigarettes électroniques. Cependant ces résultats méritent d’être confirmés par d’autres études, et en l’absence de conflit d’intérêt.
Source: 4th Workplace and Indoor Aerosols Conference 19-Apr-2016 New study finds exhaled e-cigarette vapour particles disappear within seconds (Visuel@Fontem Ventures)
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