Crédit photo : M Nota/SXC
Isabelle Burgun
(Agence Science-Presse) - Près d’un travailleur québécois sur quatre aurait connu un épisode dans les dernières années, selon l’Ordre des psychologues du Québec. Alors que l’épuisement professionnel poursuit sa progression, une équipe de recherche de l’Université de Sherbrooke vient de mettre en place un programme de prévention au burn-out passant par l’autoformation.
« Nous travaillons avec les personnes pour les aider à changer ce qui pourrait causer un burn-out, comme la difficulté à s’affirmer ou le manque de contrôle sur l’environnement », explique Catherine Boulé du Groupe de recherche sur l’épuisement professionnel (GREP). Ce programme d’autoformation repose sur différents modules de lectures et d’exercices pratiques ainsi que sur l’accompagnement. Ils abordent des thématiques telles que l’exténuation, le désengagement au travail et la gestion du stress. Et cela, en amont de l’intervention. Un rapport des meilleures pratiques d’intervention était d’ailleurs paru l’an dernier (voir: Lorsque le travail stresse: http://www.sciencepresse.qc.ca/node/16913
Stress au travail
À ne pas confondre avec la dépression, l’épuisement professionnel s’avère orienté vers le travail. Manque de motivation, lourdeurs des tâches, le burn-out résulte d’un stress chronique produit par l’activité professionnelle. La dépression afficherait des troubles de l’humeur plus généralisés dans toutes les sphères d’activité. Bien que cela puisse déborder dans la vie familiale. « C’est parfois difficile à distinguer, la vie peut être teintée de noir, mais cela reste généralement plus orienté vers le travail », convient Catherine Boulé.
Comment prendre l’épuisement professionnel à bras le corps avant qu’il fasse des ravages et laisse le travailleur sur le carreau? Cela passe d’abord par une meilleure connaissance de soi, pense l’étudiante au doctorat en psychologie clinique. Les personnes perfectionnistes et anxieuses seraient plus sujettes au stress. Et donc de bons candidats au burn-out. « Une personne bien adaptée connaît ses limites. Mais la technologie et la volonté de performance peuvent augmenter la charge de travail de l’employé », rappelle la chercheuse.
Les modules d’autoformation fournissent également une liste de trucs pour ne pas se faire envahir par son travail ou le surmenage : délimiter le temps sur internet, éviter les longues conversations, etc.
Ciblant des personnes, dans la région de Sherbrooke, qui ne vivent pas actuellement de l’épuisement professionnel, la sollicitation et le recrutement des participants pour tester ce nouvel outil ne s’avèrent pas si faciles. « Les personnes attendent souvent d’être en burn-out pour aller consulter », soutient l’étudiante.
Pour en savoir plus
Groupe de recherche sur l’épuisement professionnel (GREP) :
http://www.usherbrooke.ca/psychologie
http://www.usherbrooke.ca/psychologie