Ouvrez donc l’œil !

Publié le 19 avril 2016 par Naceur Ben Cheikh
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Quatre  photos que je publie l’une à la suite de l’autre, dans l’ordre chronologique de leur fabrication. Elles sont toutes trois produites par le recours à des outils de logiciels connus, utilisés aussi bien conformément à leurs fonctions programmées que d’une manière aberrante, erratique et souvent hasardeuse mais qui n’échappe pas à l’attentive vigilance de l’artiste habitué à la maitrise du hasard.La première a été réintroduite dans un programme automatique qui l’a transformée en couverture d’un objet dit 3D que j’ai soumise, ensuite, à des déformations transformations, selon la même démarche erratique, déjà annoncée plus haut, en y ajoutant, au centre, la rosace ou mandala ou khetma, simplifiée à l’extrême, qui est elle-même produite par une programmation personnelle d’un outil à vocation généralisante et qui me permet de lui faire réaliser, non pas ce dont il a été programmé à reproduire par son ingénieur concepteur, mais une infinie variétés de ces figures mathématiques que d’aucuns prendront pour des images fractales. La troisième image est un agrandissement du centre de la seconde et qui montre que la haute précision d’une image numérique n’est pas fonction de sa haute définition.Ceci est valable pour toutes les images que je fabrique, depuis plus de cinq ans..
Une quatrième image  est semblable et non identique au gros plan sur l’élément central très simplifié et qu’ici, j’ai rendu plus complexe, sans que sa teneur en « précision » soit atténuée.
Il est question, non pas de « haute définition », mais de « grande présence » de l’image, qui sans prétendre ressembler à un quelconque réel, ou même surréel, impressionne la vue et s’impose à notre regard comme comme étant une réalité « matérielle » tangible, sans avoir besoin de référent autre que l’organisation spécifique de ses pixels. Appelons cela une image de « très basse définition » dont la séduction provient du fait qu’elle « fait sens » et  non pas du fait qu’elle « fait illusion de réel » qui lui donnerait son sens, comme c’est le cas de l’image numérique de haute définition. Ainsi cet objet ne serait ni un objet (ceci n’est pas une pipe)ni l’image d’un objet (ceci est un tableau représentant une pipe) ni une image concept comme en Design (l’idée virtuelle d’un futur tableau), mais tout simplement « une image numérique ». Dont on ne peut nier la présence au monde, au sein duquel elle fait partie de « la matière immatérielle », utopie dans la réalité. Image de nature numérique qui n’est au service d’aucune technologie de la représentation illusionniste, par lesquelles les images de haute définition dominent le monde en le fascinant. Rappelez vous les images des génériques du JT d’Aljazira. Durant près de trente secondes, on vous prépare, le fond sonore aidant, à ingurgiter les images qui vont suivre, en les prenant pour de la réalité. Vous êtes alors prêts à être séduits, par la haute technologie au service du Qatar, comme vous serez séduits par les grands hôtels de luxe saoudiens qui surplombent de Très Haut, la désormais  « Minuscule Kaaba ».  Ouvrez donc l’œil ! 

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