L’entreprise américaine Turo étend son service de location automobile au Canada dans trois provinces : le Québec, l’Ontario et l’Alberta.
Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle controverse qui prendra des proportions similaires au conflit entre Uber et les opérateurs de taxi au Québec? Alors que le sujet semble toujours diviser le ministre Jacques Daoust et le premier ministre Philippe Couillard et que le projet de loi visant à régler le dossier se fait toujours attendre, un nouveau joueur lié à l’automobile intègre les routes de la province aujourd’hui.
Turo souhaite ouvrir son service aux autres compagnies d’assurances et provinces, mais aucun échéancier n’a été fixé par l’entreprise.
Déjà présente dans plus de 2 500 villes aux États-Unis, Turo propose un service de location de véhicule entre particuliers. Les propriétaires automobiles peuvent ainsi inscrire leur voiture en soumettant une photo et en fixant eux-mêmes le coût de la location, ou laisser le soin à Turo de déterminer le tarif selon la valeur marchande du véhicule en question, de l’endroit où il se trouve, et de la période de l’année.
De son côté, l’utilisateur qui souhaite louer une voiture peut effectuer une recherche par ville, puis cliquer sur le modèle et le prix qui lui conviennent. Une page lui sera alors présentée, affichant les tarifs quotidiens et hebdomadaires, les caractéristiques de base du véhicule (transmission automatique ou manuelle et type de système audio par exemple) et les conditions de location (nombre de kilométrage). Il peut alors choisir la date de début et de fin de location, puis soumettre sa demande au propriétaire.
Si à première vue Turo donne l’impression d’être un Uber sans chauffeur, la structure du service s’apparente davantage à Airbnb. L’entreprise se réserve d’ailleurs 25% du tarif de location, et cette commission lui permet de défrayer la prime d’assurance complémentaire requise afin de couvrir le véhicule pour la durée de la location.
Réservé qu’aux clients de certaines compagnies d’assurance
Aux dires de l’entreprise, c’est d’ailleurs la complexité de la réglementation en matière d’assurance, variable selon les provinces, qui l’aurait poussé à ne pas immédiatement étendre ses activités partout au pays. À cet égard, des partenariats avec Intact et Belair Direct ont été conclus pour garantir une couverture adéquate. Selon ces deux compagnies d’assurances, les réclamations potentielles liées à la location d’un véhicule avec Turo n’auront aucun impact sur l’assurance personnelle de son propriétaire.
Alors que ces partenariats confèrent à Turo une certaine forme de crédibilité, il est important de souligner que seuls les propriétaires automobiles déjà assurés chez Intact ou Belair Direct pourront y louer leur voiture. À noter que cette restriction ne s’applique pas aux personnes qui souhaitent effectuer une location. Turo souhaite ouvrir son service aux autres compagnies d’assurances et provinces, mais aucun échéancier n’a été fixé par l’entreprise.
Contrairement à Uber, dont les activités canadiennes sont enregistrées à l’étranger, Turo affirme qu’elle paiera toutes les taxes et tous les impôts liés aux revenus de ses activités au Canada. L’entreprise fournit également les documents permettant aux propriétaires de véhicules de déclarer leurs revenus au fisc.