Corée du Nord : Yeonmi Park témoigne" /> Corée du Nord : Yeonmi Park témoigne" border="0" title="MONDE > Corée du Nord : Yeonmi Park témoigne" />
Yeonmi Park I @Beowulf Sheehan
"Je ne rêvais pas de liberté en quittant la Corée du Nord. Je ne savais même pas ce que libre signifiait". À travers ces quelques mots, Yeonmi Park dévoile la réalité du pays qu’elle a fui. "Ma seule certitude, c’était que si ma famille ne partait pas, nous allions mourir (…) J’étais prête à risquer ma vie contre la promesse d’un bol de riz".Famine, répression et propagande Accompagnée de ses parents et de sa sœur Eunmi, Yeonmi Park a passé son enfance à Hyesan, ville située en Corée du Nord, à la frontière avec la Chine. La famille vivait dans la misère, au sein d’une maison sans lumière ni chauffage. La nourriture y était également rare. Pour survivre, son père exerçait des activités de contrebande. Un mode de vie courant, mais non sans danger.À l’âge de 13 ans, la jeune femme réussit à convaincre sa mère de franchir le Yalu -le fleuve qui marque la frontière entre la Corée du Nord et la République populaire de Chine- afin de rejoindre sa sœur qui, quelques jours auparavant, avait également fui. "Je vivais en Corée du Nord, le pays où nous étions censés n’avoir rien à envier à personne et tout ce que j’éprouvais, c’était de la jalousie (maladive envers les gens de l’autre rive)". De l’autre côté, à Changbai, les deux femmes sont livrées à des passeurs sans scrupule. La mère de Yeonmi décide de protéger sa fille et accepte d’être violer par l’un d’entre eux. "Pour rester en Chine, vous devez être vendues (pour quelques dollars) et mariées" s’exclamera un des hommes. À Pékin, on refuse d’octroyer le statut de réfugiés aux Nord-Coréens et on leur colle l’étiquette de "migrants économiques" illégaux. La liberté n’est plus très loinQuelques mois plus tard, les deux femmes parviennent à traverser le désert de Mongolie, via la mission de Qingdao, pour rejoindre la Corée du Sud. Sur place, Yeonmi doit apprendre à vivre, à s’intégrer dans cette nouvelle communauté et "abandonner une vision du monde gravée dans sa chair". Les tests de connaissances, réalisée par le pays d’accueil, révèlent l’équivalent d’une intelligence d’une enfant de huit ans. L'adolescente en a le double. À force de travail, de lecture, la jeune femme décroche bientôt son diplôme de fin d‘études au lycée. Après une tentative de formation dans l'administration policière, elle choisit de poursuivre ses études en droit. L’université de Colombia, à Manhattan (États-Unis), l’accueille à bras ouverts. L’étudiante y suit des cours, actuellement. Comblée de bonne volonté, elle organise des conférences à travers le monde, souhaite créer un mouvement pour la liberté de son peuple.
Aujourd’hui, Yeonmi Park est l’une des dissidentes nord-coréennes les plus influentes si ce n’est la plus importante porte-parole des Nord-Coréens. Son objectif ? "Dire au Monde que la Corée du Nord est comme un immense camp de prisonniers". Le régime nord-coréen dit d’elle : "une marionnette des droits de l’Homme". JB-M