Il y a quelques semaines, un de mes meilleurs amis me proposa une relecture de toute la saga Harry Potter. C’est ce même ami qui me conseilla la lecture des livres de J.K Rowling, il y a de cela… plus de dix ans ! Nous étions au mois de juillet 2005 (souvenez-vous, Jacques Chirac était président, 24 était la série à la mode, les iPhones n’existaient pas…), entre la première et seconde année de classe prépa et le tome 6, Harry Potter and the Half-Blood Prince, venait de paraître. Je n’avais même pas vingt ans (shit!).
Harry Potter and I
Au départ, j’étais assez sceptique. Harry Potter était pour moi une saga pour enfants et du haut de mes dix-neuf ans de l’époque, l’idée de lire des livres pour enfants ne m’enchantait guère, je n’y songeais même pas. Je n’avais d’ailleurs vu aucun des films tirés des romans. Mais mon ami insista sur la qualité de la saga, son univers, ses personnages et sa puissance d’entertainment. Il était un fan de Star Wars comme moi (d’ailleurs, back in the days, l’épisode III, La revanche des Siths était sorti quelques mois plus tôt, si on m’avait dit à l’époque que dix ans après, Hollywood remettrait le couvert…), je pouvais lui faire confiance. J’acceptai. Et puis, après tout, il devait bien avoir une raison au succès planétaire de ces livres. Je me disais aussi que le premier tome devait se livre rapidement, nous étions en été, période propice à la lecture et lire en anglais m’aiderait à perfectionner mon anglais en vue des concours de l’année prochaine (on se rassure comme on peut).
La couverture résume bien l’attitude d’Harry tout au long de la saga (huh?)
J’avais lu Harry Potter and the Philosopher’s stone avec difficulté. Le début, lorsqu’Harry est chez les Dursley, qu’il reçoit les innombrables courriers, qu’Hagrid l’emmène à Hogwarts, est très long. J’avais eu beaucoup de mal à rentrer dedans et je trouvais l’ensemble ennuyeux. Puis, peu à peu, je m’étais laissé prendre au jeu, charmé notamment par deux personnages qui deviendront mes préférés tout au long de la saga : Hermione et Snape. L’intrigue est bien mené et le suspense bien entretenu. Découvrir que Quirell est finalement le bad guy, contrôlé par Voldemort, est une surprise. Sur ma lancée, j’entamai la lecture du deuxième tome. il se produisit la même chose que le tome précédent. je trouvai la première partie ennuyeuse, sans intérêt (Dobby, the Burrow, la voiture volante…). J’hésitai à poursuivre. Puis, je m’accrochai et lorsque l’intrigue débuta réellement (Enemies of the heir, beware !), je ne pus lâcher le livre de mes mains. En décembre 2005, j’avais lu les six premiers tomes (j’avais alterné avec d’autres lectures), attendant impatiemment que le dernier tome sorte (ce fut chose faite en juillet 2007 souvenez-vous).
Quel bilan pour la relecture ?
La relecture des deux premiers tomes n’a pas modifié significativement mon opinion. J’ai à nouveau trouvé très pénible les débuts des deux livres, ennuyeux et d’un ton particulièrement enfantin, qui, lorsqu’on connaît la suite, ne se prête pas forcément à l’ambition de la saga. Deux points ont en revanche retenu mon attention : la crédibilité de l’intrigue et la construction de celle-ci.
on a beaucoup de mal à croire que ni Dumbledore, ni McGonagall, ni Snape (pour ne citer qu’eux) ne parviennent à déterminer où se situe la chambre des secrets et neutraliser le Basilique
Concernant la crédibilité de l’intrigue, j’ai surtout été déçue par celle de Harry Potter and the Chamber of Secrets. L’intrigue en elle-même est bien menée et efficace, mais on a beaucoup de mal à croire que ni Dumbledore, ni McGonagall, ni Snape (pour ne citer qu’eux) ne parviennent à déterminer où se situe la chambre des secrets et neutraliser le Basilique. C’est d’autant plus incohérent qu’ils sont censés être les sorciers les plus puissants et qu’ils ne font rien de particulier pour protéger les étudiants d’Hogwarts.
Feu Alan Rickman, qui a magnifiquement interprété Snape
A propos de la construction de l’intrigue, on remarque assez aisément que les livres suivent toujours la même structure (sauf peut-être le dernier tome, ce qui explique en partie pourquoi ce livre est un tel naufrage) et en relisant les premiers tomes, j’ai été frappé de voir que dès les deux premiers volumes, J.K Rowling applique la même formule. On tout d’abord a une première partie assez longue (un quart du livre environ) qui introduit généralement un nouvel élément de l’univers. Ensuite J.K Rowling, sur une grosse moitié, déroule l’intrigue et introduit quelques événements et rebondissements tout en laissant ci et là des indices clés à la résolution finale, quitte à ce que cela soit un peu ennuyeux par moments. Puis, durant le dernier quart ou dernier cinquième, tout s’accélère. Les intrigues secondaires convergent avec l’intrigue principale et l’action atteint son acmé, le tout de manière habile et rythmée. Il y a quelques pages de conclusion et c’est terminé.
Daniel Radcliffe, quand il jouait bien et qu’il incarnait véritablement Harry Potter… (soupirs)
On retrouve également dès les premiers tomes les attributs de chacun des personnages. Hermione, en bonne nerd, est celle qui résout toutes les énigmes. Harry se contente d’être célèbre, d’être gentil et de se montrer courageux (ou stupide selon les circonstances) et fait avancer malgré lui l’intrigue. Ron est là pour mettre l’ambiance. Comme son ami Harry, il n’est pas bien malin (et en plus il est roux et pauvre), mais il est marrant. Et puis, il y a les Weasley aussi qui servent de famille d’adoption à Harry (et j’ai été surpris lors de cette relecture de constater que J.K Rowling avait en réalité dès le début planifié que Ginny et Harry finissent ensemble). Dans l’ombre, Snape et Dumbledore font le vrai boulot et surveillent le retour de You-Know-Who (enfin dans les deux premiers tomes, on a de sérieux doutes, surtout pour Dumbledore, sans doute trop préoccupé à courir le gueux, et Hermione n’a pas à rougir puisque c’est elle qui, dès la moitié de l’année, a compris qu’un Basilique traînait dans les parages).
De manière un peu provocatrice, on pourrait dire que J.K Rowling s’est contentée d’écrire le même livre tout au long de la série
Conclusion
Au final, cette relecture fut assez plaisante, assez semblable à ma lecture initiale. Ma véritable surprise fut de constater combien les deux premiers tomes, bien qu’ils soient très courts, sont semblables dans leur structure et dans leur rythme aux tomes suivants. Ils fixent les canons de la saga. De manière un peu provocatrice, on pourrait dire que J.K Rowling s’est contentée d’écrire le même livre tout au long de la série, de broder autour de sa structure et de ses personnages et de faire progresser l’intrigue générale (le combat entre Harry et Voldemort) par pallier.
La suite ? Harry Potter and the prisoner of Azkaban, on entrera alors dans le cœur du sujet, the real deal baby.