La commissaire européenne à la concurrence souhaite évaluer les accords de Google avec des acteurs de l’industrie mobile pour déterminer si l’entreprise américaine a abusé de sa position dominante.
Google est manifestement toujours dans le collimateur de la Commission européenne. En effet, alors que le géant de la recherche fait toujours l’objet d’une enquête à propos d’un potentiel abus de position dominante dans le secteur de la recherche en ligne, voilà qu’Android, le système d’exploitation utilisé par 60% des téléphones à travers le monde, est visé par l’autorité européenne.
En imposant aux utilisateurs d’Android ses propres applications, Google pourrait avoir injustement freiné la concurrence.
Le cœur du débat repose sur la série d’applications intégrées au système d’exploitation de Google, une stratégie potentiellement anticoncurrentielle visant à freiner l’innovation aux dires de la commissaire Margrethe Vestager.
«C’est la raison pour laquelle nous examinons attentivement des contrats de Google avec les fabricants de téléphones et avec les opérateurs qui utilisent le système d’exploitation d’Android», a-t-elle affirmé lundi lors d’une conférence de presse organisée par les autorités néerlandaises de la concurrence.
«Notre préoccupation est qu’en demandant aux fabricants de téléphones et aux opérateurs de prétélécharger un ensemble d’applications Google, plutôt que de les laisser décider eux-mêmes quelles applications télécharger, Google pourrait avoir coupé le canal par lequel de nouvelles applications sont rendues disponibles pour les consommateurs.»
Si Google est jugée fautive dans ce dossier, l’entreprise pourrait devoir composer avec une amende représentant 10% de son chiffre d’affaires de 2015, soit une somme pouvant monter jusqu’à 7,4 milliards de dollars US (9,5 milliards de dollars CA).
L’enquête de la Commission européenne s’est amorcée en avril 2015 après avoir reçu plusieurs plaintes, dont une signée par un collectif regroupant notamment Microsoft, Nokia, Oracle, TripAdvisor et Expedia. Cette première étape serait sur le point de se conclure afin de donner lieu à la communication des griefs, soit l’accusation formelle contre Google invitant l’entreprise à défendre sa position face aux allégations qui ont été retenues contre elle.