Je découvre Sarah McCOY avec ce roman » Un parfum d’encre et de liberté ». J’ai dans ma PAL « Un goût de cannelle et d’espoir » que j’ai encore plus hâte de lire maintenant que j’ai découvert la plume de cette auteure.
Plongée dans la vie de deux femmes que l’Histoire et la stérilité vont rapprocher. Un roman terriblement prenant et touchant.
Quatrième de couverture:
» 1859. La jeune et impétueuse Sarah apprend qu’elle ne pourra jamais avoir d’enfant. Mais comment trouver un sens à sa vie dans ce monde régi par les hommes? Comment trouver sa place quand on est la fille de John Brown, célèbre abolitionniste qui aide les esclaves à fuir.
2014. Eden et son mari emménagent dans la banlieue de Washington dans l’espoir de sauver leur mariage et fonder enfin une famille. En explorant sa nouvelle demeure, la jeune femme découvre une tête de poupée ancienne. Que signifient les mystérieuses lignes qui la recouvrent?
Plus de cent cinquante ans séparent Eden de Sarah, mais sur la grande carte du monde et de l’Histoire, les destins de ces deux femmes se rejoignent en plus d’un point.
Un voyage exaltant, à la redécouverte du courage, de la famille, de l’amour et de l’héritage. »
Mon avis:
» La partie la plus satisfaisante dans la création des personnages est le voyage émotionnel qu’on effectue à leurs côtés et au cours duquel ils acquièrent leur indépendance et assument toute la puissance de leur personnalité. J’ai la conviction qu’ils nous rendent plus forts. Nous apprenons avec eux à voir le monde et toutes les vies qui nous entourent comme une seule et unique carte géante. »
Sarah McCoy, grâce à ses recherches sur cette femme Sarah Brown, fille du célèbre abolitionniste John Brown, nous fait revivre cette période de l’Histoire où les esclaves tentent de devenir libres et où certains blancs tentaient par des messages codés et des cartes dissimulées, de les aider à s’enfuir.
Même si cette femme a réellement existé, Sarah McCoy précise qu’elle ne retrace pas tous les faits de l’époque mais qu’elle s’en ai inspirée pour tenter d’imaginer quelle était la vie de Sarah à cette époque. De par sa volonté de suivre les traces de son père dans sa tentative de libération des esclaves, cette femme courage, malgré le poids de la stérilité qu’elle porte, va permettre, de par ses actions et son talent artistique, de sauver plus d’une personne et à marquer l’Histoire.
» Je peux affirmer avec assurance que j’y ai senti la présence de Sarah et qu’elle a été mon ange gardien au cours de la rédaction de ce roman. J’avais avec moi, a toutes les heures du jour et de la nuit, une femme à la vie et à l’héritage extraordinaires. Sa foi m’a apporté de la force. Sa créativité et son indépendance m’ont inspirée. »
A l’époque, des messages étaient transmis par l’intermédiaire de poupées et c’est grâce à une de ces poupées que l’Histoire croise le chemin d’Eden, cent cinquante ans plus tard, lorsque cette dernière tombe sur les reste d’une tête en bois. Une tête de poupée mystérieuse, trouvée dans une cachette de sa nouvelle maison.
Eden sort tant bien que mal de plusieurs années de tentatives pour essayer de tomber enceinte sans résultat, et elle se lance alors dans la vie de sa ville, avec la compagnie de Cléo, petite fille attachante et pleine de ressources qui va réussir, par son sourire et sa joie de vivre, à redonner le sourire à Eden.
Deux histoires mêlées à l’Histoire, deux femmes qui se battent chacune à leur façon et qui sont le parfait exemple que chaque vie et chaque destin trouve toujours son chemin.
Les personnages de Sarah et d’Eden sont très attachants de par leur beauté et leur force de caractère. Les voir évoluer dans leurs vies respectives alimente leurs ressemblances malgré toutes ces années qui les séparent. L’Histoire va montrer à Eden le combat mené par Sarah et ce siècle et demi d’écart va rapprocher ces deux femmes par l’intermédiaire d’une simple tête de poupée.
Le pouvoir de l’Histoire face à ces combats de femmes. Une descendance empreinte du courage de ses aïeux.
Tous les personnages gravitant autour de nos personnages principaux sont tout aussi importants pour le récit. La famille de chacune, leurs amis, et surtout deux hommes, Freddy et Jack; deux hommes que l’amour transportent et qui aiment sans compter ces femmes que la vie a brisé par endroit.
Ce roman m’a bouleversé, m’a fait pleurer et rire, j’en ressors tout juste et ces femmes m’accompagneront encore longtemps. Je ne voulais pas les quitter, j’avais envie que ces années qui les séparent s’effacent pour qu’elles puissent se rencontrer.
La plume de l’auteur est agréable et fluide, l’émotion qui s’en dégage parfait la lecture, on se bat aux côtés de ces femmes qui ne renoncent pas face aux fatalités de la vie.
Le combat des Noirs pour retrouver leur liberté ainsi que celui des Blancs à leurs côtés montrent l’horreur des combats de l’époque et la cruauté des opposants. C’est un roman riche d’Histoire et d’émotions que je vous conseille de lire dès que vous en aurez l’occasion.
Ce livre est un coup de cœur incroyable et j’ai hâte, comme je vous le disais au début de cet article, de découvrir son autre roman, « un goût de cannelle et d’espoir ».
« Les enfants étaient créés pour porter l’héritage de leurs aïeux. Son père le lui avait enseigné. C’était dans la nature des choses: les vignes montrent aux graines comment germer; les oisillons apprennent de leurs mères à s’envoler; les poissons nagent contre le courant pour pondre. Dieu les bénit en leur disant : »Croissez et multipliez! Remplissez la terre… » La Genèse. Le livre préféré de son père, la fin de l’existence solitaire de Dieu, le début de la création. Elle comprenait désormais. Le jour n’avait de sens qu’avec la promesse d’un dénouement. La naissance et la mort, le début et la fin. Ils ne faisaient qu’un dans la mémoire de l’univers.
Mais qui se souviendrait d’elle demain? »
Bonne lecture!!
Je remercie les Editions Michel Lafon pour cette très belle découverte!!
Un parfum d’encre et de liberté, Sarah McCOY, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anath Riveline, publié aux Editions Michel Lafon le 11/02/2016.