Avec fraîcheur et humour, l'auteur fait la liste des petits riens qui font le sel de son existence.
"L'intelligence des choses simples, comme celle du conducteur de la voiture derrière moi quand il comprend tout de suite que je vais me garer et donc faire marche arrière. Il s'arrête à quelques mètres de distance et attend." p. 45
"Toutes les fois où je peux légitimement dire : "Je l'avais dit !" (Ou bien quand quelqu'un dit : "C'est vrai, il l'avait dit je m'en souviens!") " p. 49
Si l'ensemble est plaisant, sa poésie transparaît surtout quand l'auteur parle de sa ville, Rome qu'il se plaît à arpenter. Il sait alors nous faire ressentir la magie de l'instant romain, son effervescence qui alterne avec la quiétude de la ville endormie ou en vacances.
"Et puis certains après-midi de pluie où les gens qui attendent qu'il cesse de pleuvoir sous les porches font connaissance, se parlent. (...) Le nombre exact de baisers qui se donnent en ce moment. J'aimerais qu'aucune porte ne claque, qu'aucun être humain ne tousse, que pas un citadin ne se sente citadin ; et, toujours en ce moment précis, que quelqu'un dise : qu'il est bon de vivre ici. Même intérieurement." p.135
Un petit opus léger, sans prétention, qui se lit en deux heures et nous permet ensuite de poser un regard plus apaisé sur notre propre ville...
Petits moments de bonheur volés, Francesco Piccolo, traduit de l'italien par Anaïs Bokobza, Points, 2015, 134 p., 5.9 euros
Un petit livre qui m'a fait penser à l'excellent Journal intime de Nanni Moretti, un de mes films préférés.