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Europe contre Bolivie

Publié le 15 juin 2008 par Edgar @edgarpoe
Deux informations coup sur coup, qui viendront peut-être chatouiller ceux qui s'imaginent encore que l'Union européenne n'est qu'abnégation là où les vieux états-nations ne seraient qu'égoïsme obtus.

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Un article du président bolivien, Evo Morales, titré "je fais appel à la conscience des députés européens...", dans Libé le 13 juin.

Rappelant l'importance des fonds envoyés au pays par les immigrés boliviens (1/3 des revenus gaziers), il dénonce la brutalité de la directive retour (jusqu'à 18 mois de prison sans jugement pour des immigrés en situation illégale).

Il explique ensuite que dans ses négociations commerciales avec la communauté andine des nations, l'Union européenne tente d'imposer des accords de libre échange incluant des clauses contre les nationalisations et imposant une ouverture totale des économies - avec la même voracité que les Etats-Unis.

Bref, il en appelle à la conscience des députés européens pour changer radicalement le contenu de la directive de la honte.
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Autre article, sur l'Observatoire de l'Europe des entreprises (Corporate Europe Observatory, difficile de traduire correctement le terme corporate Europe, qui présente l'Union comme une entreprise à but lucratif).

Le gouvernement bolivien a nationalisé une société de téléphone, ENTEL. Selon l'article, ENTEL devait 645 MUSD de taxes non payées et n'avait pas tenu son engagement de couverture téléphonique de tous les villages de plus de 350 habitants. ENTEL est une filiale de Telecom Italia.

Et bien, ne faisant ni une, ni deux, la Commission européenne soutient, par des déclarations publiques, les démarches juridiques engagées par ENTEL/Telecom Italia dans le cadre du centre d'arbitrage de la Banque Mondiale. Dont l'autorité a été rejetée par la Bolivie en raison de sa partialité en faveur des sociétés contre les gouvernements. Il faut noter qu'au delà des déclarations publiques de la Commission, ses services semblent intervenir dans le dossier, plusieurs notes ayant été rédigées par la Commission, qui en a fourni la liste. La communication du contenu de ces notes aux associations alliées à l'Observatoire de l'Europe des Entreprises (les amis de la terre entre autres), a été refusée par la Commission.

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Voilà. Au moins, avec le gouvernement Sarkozy, on imagine pouvoir demain le mettre dehors et compter sur un gouvernement de gauche, qui rétablira des lois plus humaines là où c'est nécessaire (je sais, parfois on peut en douter...) Avec l'Europe, on ne peut rien espérer de tel. L'Europe est une structure apolitique - donc de droite - où gouvernent des techniciens qui ont réussi à s'isoler de toute alternance démocratique. Je ne sais sur quels leviers espèrent peser ceux qui rêvent d'une Europe protectionniste (ah ah !) ou simplement sociale. Pour moi il est clair qu'il ne faut souhaiter qu'une chose : la fin des institutions européennes actuelles.




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