Mercredi soir, j’ai (presque) perdu mon chat. Mon Berlioz, ce petit chaton couleur piano que j’aime tant.
Si vous me suivez depuis un moment, vous savez que j’ai deux petits compagnons poilus chez moi : Scarlett, la casse-cou, et Berlioz, mon petit persan patapouf. Berlioz et moi, c’est particulier. Lorsque je l’ai adopté, il était très maigre, très moche, avec une petite queue de rat. Un petit chaton dernier de portée, celui qui ne mangeait pas suffisament, et dont sa maman ne s’est pas beaucoup occupée. Il était tellement maigre que j’ai bien cru qu’il ne vivrait pas très longtemps. Mais la nature est bien faite, avec beaucoup d’amour et de soin, ce petit chaton tout frêle s’est transformé en un beau et gros chat heureux. Si vous avez des animaux, vous comprendrez sûrement ce que je m’apprête à écrire. Berlioz et moi, c’est un coup de foudre. Nous avons une relation très forte depuis son plus jeune âge. J’ignore pourquoi, j’ai pourtant eu Scarlett au même âge et je l’aime énormément, mais elle est plus attachée à mon copain qu’à moi. Berlioz est calme, gentil, ignore qu’il a des griffes et encore moins comment s’en servir. Il aime les gros câlins, ronronner dès qu’on le touche, me voir rentrer à la maison, me parler (oui oui, nous avons de grandes discussions ^^), jouer (mais allongé, c’est moins fatiguant), et surtout dormir au chaud sur le lit. Berlioz n’est pas téméraire, aventurier, ou cascadeur. C’est un véritable chat d’intérieur, qui a peur du vent et de l’herbe qui bouge, et qui veut devenir ami avec le moindre insecte ou oiseau qui se pose près de lui (pour de vrai).
Il y a quelques temps, nous avons installé une chatière pour permettre à Scarlett de sortir se promener à sa guise. Elle qui aime l’aventure, la bagarre, et pourchasser les oiseaux qui osent venir sur son territoire, elle est un chat comblé depuis son installation. Berlioz peut donc lui aussi sortir dans le jardin, mais comme il ne sait pas grimper, il reste bien sagement à contempler les insectes et à terroriser le gros Terre-Neuve d’à côté (oui, un énorme chien qui a peur d’un petit chat). Berlioz n’a pas un sens de l’orientation très développé, il n’est pas très débrouillard.
Sauf qu’hier soir, Berlioz a pris son courage à deux pattes, et il a escaladé la palissade comme il voit Scarlett le faire tous les jours. Je cherche encore à comprendre comment ce gros chat pataud a réussit un tel exploit…
Je ne m’en suis rendue compte que plusieurs heures après, au moment d’aller dormir. Me voilà donc, totalement paniquée, en pyjama et chausson, à chercher mon merveilleux chat dans tous le quartier, accompagnée de Scarlett qui trottinait à mes côtés. Après 2h de recherche, rien. Pas de chat, pas de miaulements qui signifieraient qu’il est coincé quelque part, pas un bruissement de feuille. Je suis rentrée, toujours accompagnée de Scarlett qui avait l’air de ressentir mon inquiétude sans trop comprendre pourquoi. Il était donc presque 3h du matin. Mais je ne pouvais pas me résoudre à dormir. Je ne pensais qu’à mon chat, tout seul dans le noir, qui devait réaliser qu’il était perdu. J’ai réveillé mon copain en pleurant, pensant qu’il allait me dire que de toute façon on ne pouvait rien faire ce soir et qu’il fallait attendre demain. Mais non, il s’est levé, a pris son vélo, et est parti lui aussi chercher Berlioz dans tous les jardins, toujours accompagné de Scarlett.
En attendant son retour, j’ai été envahie d’un sentiment de panique tellement fort en songeant que je ne reverrais peut être jamais ce chat que j’aime tant, que j’allais devoir vivre sans lui, à me demander s’il était mort ou blessé, heureux ou triste. Ca peut paraître ridicule de réagir ainsi, après tout, ce n’est qu’un chat. Mais non, ce n’est pas « qu’un » chat, c’est mon chat. Un membre de famille, que j’aime profondément, que je respecte au même titre qu’un être humain, à qui j’accorde toute mon attention, et dont je prends soin depuis son plus jeune âge. J’ai des souvenirs avec lui, des anecdotes, je le connais par coeur, je sais en un seul coup d’oeil ce qu’il veut, ce qu’il ressent, s’il a mal, s’il est content, s’il a peur.
J’ai réalisé que cet attachement fort parfois moqué par les gens est en fait tout à fait justifié. Nous nous attachons à nos semblables pour leurs personnalités, leur humour, notre vécu ensemble, mais il en est de même avec nos animaux. Ils ont une personnalité, et on les adopte aussi pour ça. Alors oui, je râle quand je dois nettoyer leurs litières, je râle quand ils me cassent un objet en jouant un peu trop violemment, je râle quand à 6h du matin ils grimpent sur le lit en miaulant pour réclamer des câlins. Mais je les aime aussi pour ça. Ils sont là, ils le font savoir, ils ont des besoins, ils ressentent des choses.
Je me rends compte de la futilité de ce que je suis entrain d’écrire, que ça va peut être paraître ridicule aux yeux de certaines personnes, mais peu importe. Berlioz a fini par réapparaitre, trempé (pourquoi, bonne question) et mort de peur, il a couru se réfugier dans mes bras en ronronnant très fort (je pense qu’il a eu très peur lui aussi).
L’histoire finie bien, mais elle aura eu pour effet de me faire comprendre que je dois arrêter de me « retenir » d’aimer mes chats comme je l’entends. Je n’ai pas honte, je les aime démesurément, j’accorde autant de valeur à leur vie qu’à un autre être humain, ils font partis de moi, de ma vie, et de ma famille.
J’espère que certaines d’entre vous se retrouveront dans ma (très longue) histoire, si c’est le cas n’hésitez pas à partager ça avec moi !