Guo Fengyi est née à Xi’an, en Chine. En 1962, elle obtient son baccalauréat, puis elle est employée comme technicienne dans une usine de caoutchouc et de solvants. Mère de quatre enfants, elle est atteinte, à l’âge de trente-neuf ans, de crises d’arthrite aiguë et doit cesser son activité professionnelle. Après plusieurs années de souffrance, elle s’initie au qi gong, branche de la médecine chinoise traditionnelle, afin de soulager sa maladie. Elle devient maître dans cette discipline qui mène à la contemplation métaphysique. Cet art lui ouvre de nouveaux horizons.
Guo Fengyi entame son activité artistique à partir de 1989, suite à l’apparition d’une première figure sur une page de son journal intime qu’elle remplit d’écrits. Dès lors, elle se met à produire un nombre important de peintures, d’abord sur les versos de pages de calendriers puis, sur des feuilles de papier de fibres végétales dont certaines mesurent près de dix mètres de hauteur. Lorsqu’elle utilise ces rouleaux oblongs, elle déploie le papier au fur et à mesure du travail, sur sa petite table, de sorte qu’elle n’appréhende jamais la totalité de son œuvre quand elle peint. Elle procède alors par fragments successifs. L’effet de miroir et de symétrie joue un rôle primordial dans la structure des compositions où les têtes des personnages rayonnent souvent de part et d’autre d’un tronc commun. Pour créer, elle se met dans un état de méditation, se vêt entièrement de rouge, la couleur de la sérénité et du bonheur, et se dit inspirée de Bouddha. Si la créatrice emploie d’abord le crayon de couleur et le stylo à bille, elle utilise par la suite de l’encre de Chine noire et des encres aux couleurs vives.
Le thème qui domine toute la production de Guo Fengyi est le corps humain. Des personnages s’entremêlent en un réseau de traits et d’arabesques qui se succèdent et s’apparentent à des fils brodés. La quête spirituelle occupe une place primordiale dans l’univers graphique de Guo Fengyi.
Source : www.artbrut.ch