« Les mots doivent s’embrasser et se caresser les uns les autres, former des guirlandes vivantes et des rondes, ils doivent chanter, sonner et pleurer, ils doivent s’entrappeler l’un l’autre, comme des amoureux dans la forêt, s’adresser des clins d’œil, s’offrir des signes secrets, se fixer des rendez-vous et des duels. (…) Le poète travaille toute la substance simultanément : par la raison, le cœur, l’âme, les muscles. Il travaille tout l’organisme, et plus il y aura de cohésion dans son travail, plus sa qualité sera haute. Pour que triomphe la pensée, il la réalise à travers l’image. Pour que la langue travaille, il en tire toute la puissance musicale. Pensée – Image – Musique, telle est la triplicité idéale à laquelle aspire le poète.
Nikolaï Zabolotski, dans « Pensée – Image – Musique », texte écrit en 1957, cité par Jean-Baptiste Para dans Le loup toqué, (éd. La rumeur libre, 2016), page 210.
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