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Pérou : Réduire l'anémie grâce à une tradition ancestrale

Publié le 15 avril 2016 par Cmasson

L'anémie est une manifestation invisible de la malnutrition, mais elle est pourtant très répandue. On estime qu’environ deux milliards de personnes, soit plus de 30 % de la population mondiale, souffrent d’une anémie par manque de fer. La carence en fer peut affecter le développement neuronal et cognitif des enfants entre 0 et 3 ans. "C’est une période importante pour le développement physique. Les enfants anémiés peuvent avoir des difficultés d’apprentissage et souffrir de fatigue. Cela pourra, dans le futur, avoir des conséquences sur leurs revenus et ainsi participer à la perpétuation du cercle de la pauvreté ", affirme Amador Gómez, Directeur technique d’Action contre la Faim Espagne. Dans la région andine du Pérou, la civilisation inca avait déjà apporté une réponse à ce problème.

Une alternative contre l'anémie dans les Andes péruviennes

Action contre la Faim a retrouvé des techniques précolombiennes de préparation et de conservation d'aliments riches en fer, le « charqui » dont la consommation permet de prévenir et traiter l'anémie chez les enfants. Cette technique de séchage ancestrale permet de conserver les aliments d'origine animale. Action contre la Faim promeut son incorporation dans les habitudes alimentaires des familles, en priorité pour les enfants de moins de 3 ans, dans les localités rurales d'Ayacucho. "Il est scientifiquement prouvé qu'une demi-cuillerée de « charqui » couvre les besoins quotidiens en fer", explique Alejandro Vargas, le coordinateur des programmes d’Action contre la Faim au Pérou. La promotion de ces pratiques et savoirs ancestraux, avec le soutien des autorités régionales et locales, a permis de réduire la prévalence de l'anémie de 12% dans la province d’Huanta.

La sauvegarde du patrimoine immatériel

Le gouvernement péruvien avait lancé dès 2010 une campagne contre l'anémie en distribuant gratuitement des comprimés de micronutriments, connus sous le nom de "Chispitas". Malheureusement, le manque de connaissances autour de ce traitement et son goût très fort ont freiné sa diffusion. A l’inverse "l'enracinement culturel du « charqui » a permis de faciliter sa réintroduction dans le régime alimentaire de nombreuses familles. Elles peuvent ainsi se soigner avec les ressources qu’elles trouvent dans leur environnement" souligne Iván Baztán, Directeur d'Action contre la Faim au Pérou.

Le commerce du « charqui » comme moteur économique

En parallèle, Action contre la Faim soutient un projet qui encourage la commercialisation du « charqui » d'anchoveta - un poisson local – par les femmes des zones rurales de Huanta. "Avec ce projet nous voulons permettre à des femmes de générer des revenus supplémentaires. En travaillant avec des femmes et des mères nous souhaitons également faciliter l’entrée du poisson, aliment nutritionnellement riche, dans les habitudes alimentaires des familles", conclut Baztan.

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