Du samedi 16 avril au samedi 4 juin 2016 - Vernissage vendredi 15 avril 2016 à 18h30
Photographier des sculptures, c'est chercher à les révéler et les magnifier sous l'effet combiné du cadrage, de la lumière, du point de vue - au sens propre comme au figuré - et du regard singulier qui se porte sur elles. Du XIXe siècle à aujourd'hui, il en était sûrement ainsi des ambitions de Giacomo Brogi, d'Eugène Druet et d'Auguste Rodin ou encore d'Aurelio Amendola quand ils ont décidé d'opter pour ce langage artistique de l'image pour parler d'un autre art, de la forme et de l'espace celui-là. Qu'en est-il de la démarche de
Renouant avec l'étymologie du terme "photographie", Jean-Yves Moirin, assurément, écrit avec la lumière pour dévoiler avec poésie et délicatesse les œuvres sculptées qu'il a choisies, de manière presque exclusive, comme sujets de ses nouvelles séries d'images. Dans sa démarche, la mise en scène et la composition, le resserrement du cadrage et la neutralité du fond apparaissent comme autant de moyens pour faire émerger le murmure de vie contenu dans les sculptures, quand elles sont au plus proche des corps réels, et que la vie
L'épiphanie de la chair se double ici d'une quasi indistinction entre ce qui est incarné et ce qui le devient, notamment par le traitement de la couleur qu'il opère. Le corps réel se pétrifie alors que le corps figuré s'anime par l'incarnat, par le jeu subtil des teintes de la vie dont il se pare soudain. Détournant le titre de Georges Didi-Huberman , c'est de sculpture incarnée que nous pourrions parler, à la fois par les éclairages
Si la démarche photographique de Jean-Yves Moirin s'inscrit dans l'histoire de la peinture, et spécifiquement dans ses pans ténébriste et luministe, il n'en reste pas moins qu'est ici lisible une filiation forte avec les chryséléphantines. Ainsi, par ses partis pris et ses choix techniques, le photographe nous invite à une relecture des mythes, tout en nous posant la question immuable de la beauté et de la sensualité des corps, et de la relation des arts au monde réel.
Dans la confrontation de nos propres visages avec les figures de pierre, nous voilà troublés par cette mise en suspens de la métamorphose de la pierre à la chair. A moins qu'il ne s'agisse de l'inverse... D'aucuns seront
Galerie Annie Gabrielli. 33 avenue François Delmas (av. de Nîmes) 34000 Montpellier +33 (0)6 71 28 53 24 :